Economie

Le CRT Rabat cible l’Espagne

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Organisée le 19 janvier par le CRT Rabat en marge du Salon international du Tourisme «Fitur», qui s’est déroulé du 26 au 30 janvier dernier, la rencontre «Le marché espagnol» constitue une première étape d’un cycle de séminaires. D’après Samir Kheldouni Sahraoui, président du CRT Rabat et président de Sogatour, l’opérateur touristique de la CDG, ces cycles d’information seront tenus à l’adresse des professionnels du secteur de la région, à la veille de chaque importante manifestation mondiale du tourisme. Le but, d’après lui, et dans un message adressé aux participants, n’est autre que de fédérer une politique touristique consensuelle, avisée et harmonieuse, ayant pour objet le positionnement de Rabat et de sa région en tant que destination à part entière sur le marché national et international.
L’approche, et comme elle figure dans la présentation du CRT, est basée, d’abord, sur un diagnostic de la capacité actuelle d’attractivité de Rabat et sa région, par l’examen de ses forces et faiblesses et du positionnement marketing ainsi que l’analyse des marchés émetteurs, dont l’Espagne.
Un diagnostic, comme on peut le lire dans une étude élaborée par le même CRT, qui fait ressortir que Rabat reste l’une des villes les plus faiblement dotées en matière de capacités hôtelières, avec seulement 4400 lits classés, loin derrière des villes comme Agadir (35.000), Marrakech (25.000), ou même Casablanca (plus de 10.000). Le premier objectif à atteindre serait donc de porter cette capacité à 10.000 lits, ce qui équivaudrait à quelque 20 hôtels supplémentaires, dans les huit prochaines années, préalable à l’ambition de recevoir 640.000 touristes et la réalisation de 1 million de nuitées à l’issue de la même période.
Ville symbolique à plus d’un titre (capitale, Histoire), mais aussi dotée d’atouts réels, avec un prolongement naturel qui n’est autre que la ville de Salé, le fabuleux Bouregreg, la ville gagnerait à être placée comme une destination culturelle par excellence, mais aussi balnéaire avec un tourisme d’aventure et de découverte grâce à la diversité de la région. Pour l’heure, Rabat reste une destination d’affaires. Et elle n’a pas échappé au contre-coup de la conjoncture internationale depuis 2001.
Concernant les marchés émetteurs, Rabat aura été visitée, en 2004 par des touristes essentiellement nationaux (150.000) et français (près de 120.000). Les touristes espagnols figurent en troisième position mais reste loin derrière en terme de nombre (près de 20000). Un marché espagnol qui n’a d’ailleurs pas dépassé le plafond de 30.000 nuitées , enregistré en 2000, et ce, depuis 1997. Ceci, dans un marché national qui a enregistré en 2004 quelque 540.000 nuitées espagnoles. La part de Rabat n’aura été que de 3.6%. Un constat d’autant plus regrettable que d’après la même étude, et avec 4 millions de touristes qui choisissent de partir à l’étranger pendant leur vacances, les Espagnols, qui préfèrent dans leur majorité des destinations culturelles, représentent quelque 1.84 million de prospects.
Avec plus de la moitié d’entre eux qui a tendance à éviter les voyages en avion, séjourner une durée de 10 nuitées en moyenne et dans des hôtels 4 à 5 étoiles, les touristes espagnols sont également fidèles en voyage. Le taux de retour est de 54,4%. Le tout pour dire que le marché espagnol est des plus accessible pour les opérateurs marocains. D’autant que d’autres destinations ont déjà réussi à attirer bon nombre de touristes espagnols, à commencer par la Tunisie, l’Egypte et la Turquie, concurrents directs du Maroc. Proximité géographique aidant, les caractéristiques culturelles marocaines ont de quoi forger un marché espagnol à même de s’intéresser à Rabat et sa région. Reste que la capacité d’accueil aussi limitée que l’animation que connaît la ville, doublée d’une insuffisance en terme de dessertes et d’un environnement peu favorable (hygiène, mendicité…) continuent de grever la destination. L’offre gagnerait donc, et selon le même document, à être modernisée, la concurrence préparée. Second marché en termes d’arrivées et 4ème en terme de nuitées, l’Espagne a vu sa demande quant à la destination Maroc s’accroître de 38% en arrivées et de 58% en nuitées. Présentant toutes les caractéristiques auxquelles un touriste espagnol s’intéresserait, Rabat et sa région ont toutes les chances de prendre une belle part de ce gâteau. Pourvu qu’un travail dans ce sens suive.

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