La mise en cause, la trentaine, diplômée en économie, profitait de sa fonction de responsable du service contrôle de la BMCI-Gestion pour opérer les détournements à travers « des souscriptions imaginaires ou encore par la falsification des prix des valeurs ». L’argent était « déposé » dans un compte ouvert par une connaissance de la famille, un Marocain établi au Canada et qu’elle gérait par une procuration de ce dernier. Les détournements frauduleux ont débuté en mars 2002 pour s’arrêter en août de la même année.
Le pot au roses devait être découvert durant son congé. En six mois elle a englouti plus de 6,5 millions de dirhams. L’enquête diligentée par les limiers de la deuxième brigade financière de la PJ de Casa-anfa allait révéler qu’elle avait fait d’autres folies. Ainsi, elle s’est offerte un mariage de rêve, noces qui lui ont coûté la bagatelle de 530.000 dirhams, pour la seule location de la salle de fêtes dans un grand palace de la métropole (370.000 dhs) et la facture du traiteur (160.000 dhs). Les noces grandioses ont été agrémentées par une lune de miel de velours passée en France.
Comme toutes les femmes, elle n’a pas résisté à l’attrait des bijoux et elle s’en est ornée de l’équivalent de 200.000 dhs en ceinture, bracelets, collier et bagues le tout en or et certains sertis de diamant. Dépensière mais réaliste elle s’est payé un appartement sur l’avenue 2 mars, a acquis une villa dans la quartier huppé d’Aïn Diab (2,7 millions dhs) enregistrée au nom de son père, s’est offerte une voiture de dernier cri, achetée par son frère avec « son argent » ou plutôt celui de la banque. Elle a également ouvert, au nom de son père pour ne pas attirer les soupçons, un compte approvisionné de quelque 300.000 dhs. L’argent coulait tellement à flot, qu’elle s’est transformée en « prêteur » généreux allant jusqu’à « secourir » une collègue de la « petite somme » de 12 millions de centimes. La mise en cause a été déférée à la justice pour détournement de fonds, faux et usage de faux et escroquerie. Le père et le mari sont poursuivis quand à eux pour complicité.