Le Fonds monétaire international a considérablement minimisé, mardi, les risques de bulle en Chine, estimant qu’ils restaient éloignés. «Nous ne voyons pas de risque sérieux de bulle des marchés en Chine», a affirmé lors d’une conférence de presse à Washington le directeur des études économiques mondiales du FMI, Jörg Decressin. Le FMI a présenté, mardi, ses prévisions économiques mondiales, dans lesquelles il prédit une croissance de 10% en Chine cette année, soit la plus élevée depuis les 13% enregistrés en 2007. L’idée que des bulles soient en train de se former en Chine est controversée. Certains économistes estiment que l’explosion des prix de l’immobilier dans les grandes villes en présente toutes les caractéristiques, d’autres considèrent que les signes de surchauffe de l’économie chinoise ne présagent pas l’éclatement d’une bulle. «Les prix des actifs dans certains secteurs spécifiques, dans certaines régions spécifiques de la Chine, peuvent être en train de prospérer mais il n’y a certainement pas de bulle des actifs étendue», a poursuivi M. Decressin. «Evidemment il faut surveiller cela de près», a-t-il ajouté. «Si les prix des actifs continuent à croître très rapidement» et si «peut-être l’endettement entraîne une partie de cette reprise, cette explosion des prix des actifs, cela pourrait alors être le moment où les responsables politiques auraient éventuellement à prendre certaines mesures». «Mais nous sommes toujours éloignés de cela», a-t-il conclu. Commentant l’afflux de capitaux vers l’Asie, le directeur adjoint de la division marchés financiers au FMI, Jan Brockmeijer, a estimé que «la plupart représente ce que nous appelons un investissement monétaire réel, et pas tant un endettement». «Il y a bien sûr plusieurs marchés d’actifs en Asie, et aussi en Australie par exemple, en croissance très rapide. Mais dans l’ensemble nous avons l’impression que les flux, pour le moment, sont de nature à plutôt stabiliser», a-t-il déclaré.