«Le Maroc n’est pas en crise. D’ailleurs, le gouvernement n’a pas mis en place un plan anti-crise, mais un plan de soutien à la croissance de certains secteurs». C’est en ces propos qu’Ahmed Reda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies a qualifié la conjoncture économique actuelle au Maroc lors d’une conférence organisé par la Banque européenne d’investissement (BEI) ayant pour thème «Les besoins des PME méditerranéennes tout au long de leur cycle de vie», vendredi 6 mars, à Rabat. Pour M. Chami, cette rencontre est une opportunité pour poser des questions pragmatiques en termes de services d’appui et de financement aux Petites et moyennes entreprises (PME). Dans ce sens, le ministre n’a pas manqué de faire un petit rappel du Pacte national pour l’émergence industrielle signé février dernier, ainsi qu’un certains nombres de mesures que les PME en bénéficieront dans le cadre de ce dernier. Il s’agit notamment du programme Imtiaz qui bénéficiera à 50 entreprises à fort potentiel par an, et financera jusqu’à 20 % de l’investissement de celles-ci. Le programme Moussanada s’inscrit, également, dans la même optique du renforcement de la productivité des entreprises et ce en accompagnant 500 entreprises par an. Cependant, M. Chami estime que tous ces programmes ne pourront trouver le succès escompté que si le nombre des entrepreneurs au Maroc augmente. Pour ce faire, une réflexion sur l’enseignement prodigué par les universités s’impose. Selon Chami, il est question de création d’incubateurs au sein des universités et de pépinières d’entreprise. Par ailleurs, M. Chami a soulevé un point crucial dans le cycle de vie de toute PME, celui de l’échec. «Culturellement, l’échec fait partie de la vie normale de l’entreprise. Il est donc important de travailler sur les lois, notamment de faillites, pour permettre aux entrepreneurs d’avancer», explique le ministre. Concernant la BEI, qui a engagé 288,5 millions d’euros au Maroc l’année précédente, elle porte actuellement un intérêt particulier à la PME. L’Europe, qui subit la crise de plein fouet, est consciente de l’enjeu que représentent des pays émergents comme le Maroc, et essentiellement de la PME, qui constitue plus de 95 % du tissu économique.