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Le halal marocain bientôt sur le marché russe

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Un partenariat vient d’être scellé dans ce sens

Les producteurs du halal au Maroc explorent le marché russe. Pas plus tard que vendredi dernier, l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) a signé un accord de coopération avec le Centre de normalisation et de certification relevant de l’Administration spirituelle des musulmans de la Fédération de la Russie et le Fonds Eurasian de développement. L’objet de ce partenariat est d’engager des actions promotionnelles pour faire positionner les produits halal marocains sur le marché russe. Ce rapprochement tombe à point nommé du fait des opportunités offertes à ce marché, notamment pour la période post-Covid.
Le marché halal s’inscrit également comme un levier de la préférence nationale promue en cette conjoncture. «Le changement des habitudes de consommation, les exigences pour une consommation saine et hygiénique imposées par la crise sanitaire offrent encore plus d’opportunités. Les produits certifiés halal sont connus comme étant de meilleure qualité avec des normes de production plus sûres pour la santé», souligne dans ce sens Hassan Sentissi Idrissi, président de l’ASMEX, lors d’un webinaire durant lequel les exportateurs ont examiné les perspectives de développement du business halal au Maroc et ses débouchés à l’international.

Une feuille de route nationale est de mise

Le constat établi démontre que ce secteur est jusque-là sous-exploité. L’absence d’une feuille de route pour promouvoir ce mode de production freine l’élan de plusieurs entreprises qui souhaitent se mettre au halal. Et de poursuivre : «Le label halal du Maroc doit être un projet commun.
Les autorités et le secteur privé doivent se mobiliser pour lui assurer une reconnaissance mondiale». Toutefois, le label halal du Maroc a du mal à se faire reconnaître dans certains marchés, pas à cause de la non-conformité aux normes mais plutôt à cause des obstacles commerciaux existants.
Pour ce qui est de la labellisation, le coût de la certification n’encourage pas les professionnels, notamment les petits d’entre eux (TPE et coopératives) à franchir le pas. «Le coût de l’audit peut constituer un handicap pour les PME et PMI devant la multitude d’agréments dont doit disposer l’entreprise», souligne M. Sentissi Idrissi. En gros, seulement 150 entreprises sont aujourd’hui labellisées et ce pour plusieurs références. C’est ce que confirme Abderrahim Taibi, directeur de l’Institut marocain de normalisation (Imanor). «La mise en place du label halal au Maroc n’a pas été pour des fins religieuses. C’est surtout un mode de consommation qu’on a choisi de promouvoir pour satisfaire le besoin d’un marché spécifique», indique-t-il. Et de recommander : «Nous devons mettre en place une stratégie halal qui implique tout le monde et avec une approche inclusive».
Pour surmonter ces contraintes, une série de recommandations a été listée par l’ASMEX. Les principales propositions émises dans ce sens sont la mise en place d’un fonds d’appui pour encourager la certification pour une durée minimum de 5 ans ainsi que la relance des programmes d’appui.

Le business halal, un pont vers de nouveaux marchés

Il est à rappeler que l’ASMEX a placé le développement du halal au cœur de ses priorités stratégiques. L’Association a été créée à l’initiative du Club Halal export présidé par Adnane El Gueddari. Cette cellule technique a pour objectif de s’ouvrir sur la diversité de ce marché, de promouvoir le label halal et de contribuer à son homologation à l’international facilitant ainsi la pénétration des entreprises marocaines à des marchés exigeant cette labellisation. «Globalement le marché halal est essentiellement exploité par les non musulmans. Il est dommage pour le Maroc qui jouit d’atouts géographiques et culturels de ne pas investir réellement ce potentiel en termes de halal», fait savoir M. El Gueddari. Le club Halal Export de l’ASMEX a sondé les avis des professionnels pour connaître leurs motivations et identifier leurs attentes de ce marché.
L’ensemble des répondants ont été unanimes sur le fait que le business du halal leur présente une ouverture sur de nouveaux marchés. Ce gisement est également une aubaine pour eux afin d’élargir leur gamme de produits et dynamiser leurs activités. En termes d’impact financier, les entreprises ayant osé le marché du halal ont eu un retour positif aussi bien en termes de chiffre d’affaires qu’en activités. Un témoignage qui selon M. El Gueddari «crédibilise le fait que le marché halal est véritablement porteur». En vue de promouvoir ce créneau, le Club Halal export de l’ASMEX a bâti son plan d’action autour de 5 axes. Il s’agit de renforcer la communication autour du business halal et d’explorer des débouchés à travers la participation aux salons. De même, le club œuvre dans le cadre de son plan d’action à faire connaître les entreprises marocaines sur les bonnes plateformes de référencement facilitant ainsi la pénétration des opérateurs dans de nouveaux marchés.
Le club travaille également sur la reconnaissance mutuelle du label halal avec d’autres pays consacrant ainsi l’orientation du Maroc à devenir un hub. Des efforts sont également consentis pour alléger le coût de la certification pour les entreprises marocaines.

 

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