Une contre-performance agricole de 9,2% a eu pour effet de réduire le taux de croissance annuel de quasiment la moitié en le ramenant de son niveau de 4,9 en 2011 à seulement 2,8% au 4ème trimestre 2012. Cette fâcheuse corrélation qu’on croyait appartenir au passé a pourtant été faite par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) à l’examen de l’évolution des agrégats économiques au cours de l’année dernière. Dans sa dernière note de conjoncture, l’organisme ajoute que ce sont les activités hors agriculture qui ont, «à l’inverse, continué de soutenir la croissance économique, affichant une hausse de 4,8%, en variation annuelle». Cet énoncé peut amener à prévoir un bon millésime cette année où la météo est clémente. Après une hésitation de quelques semaines, ce qui avait conduit à s’interroger sur l’issue probable de la campagne, les perspectives se sont améliorées – pour les régions du centre et du nord, du moins. Le HCP affirme qu’au «premier trimestre 2013, les perspectives d’une campagne agricole supérieure à la moyenne et le maintien du dynamisme des activités non agricoles devraient porter l’évolution du PIB global aux environs de 4,5%». Au vrai, ces perspectives ont autant de chances de se réaliser qu’après une passe difficile plus ou moins violemment ressentie suivant les niveaux de développement des pays, l’activité mondiale devrait s’améliorer au début de 2013. En particulier dans l’ensemble européen, qui reste l’un des premiers clients et l’un des grands fournisseurs de l’économie marocaine. «L’activité en zone euro se stabiliserait, sous l’effet d’une légère reprise de la demande extérieure, tandis que la demande intérieure cesserait de baisser grâce à l’apaisement des tensions financières et à l’orientation moins restrictive des politiques budgétaires». De surcroît, l’économie des Etats-Unis et celle des pays émergents, qui servent de locomotive à l’économie mondiale, pourrait avoir le meilleur effet sur la croissance économique nationale. Cerise sur le gâteau : l’inflation devrait rester modérée au premier semestre 2013. A cause notamment d’une quasi-stagnation des prix des matières premières alimentaires et énergétiques. De fait, le prix du Brent se stabiliserait autour de 105 dollars le baril, après avoir culminé à 112 en octobre 2012, puis à 109,5 au mois de décembre.
Résultat probable de cette conjonction favorable, la demande mondiale adressée au Maroc se redresserait légèrement au premier semestre 2013. Le HCP avance que «la demande mondiale de biens en volume adressée au Maroc montrerait quelques signes d’amélioration aux premier et deuxième trimestres 2013, en ligne avec la reprise escomptée des importations de ses principaux partenaires commerciaux. Toutefois, son rythme d’évolution resterait relativement faible, ne dépassant pas 1%, en variation trimestrielle. Il est à rappeler que ce léger revirement de tendance ferait suite à deux trimestres successifs d’évolution négative de la demande extérieure, ayant subi l’atonie du commerce mondial au cours de la deuxième moitié de 2012».