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Le HCP décrypte la situation économique au 1er trimestre

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Une demande intérieure améliorée, une capacité de financement renforcée, une croissance de 2,5%

Comptes nationaux : Commentant la dynamique économique au premier trimestre, le HCP relève une hausse de 3,2% des activités non agricoles contre une baisse de 5% de celles du secteur agricole.

La situation économique nationale laisse apparaître un ralentissement de la croissance au premier trimestre de l’année. Elle s’est, en effet, établie à 2,5 % à fin mars contre 3,9 % à la même période de l’année précédente. C’est ce que l’on peut relever de la récente note d’information du Haut-commissariat au Plan (HCP). Commentant cette évolution, le HCP relève une augmentation des activités non agricole contre une baisse de celles du secteur agricole. Dans les détails, la valeur ajoutée du secteur primaire en volume, corrigée des variations saisonnières, a fléchi de 4,3 % aux trois premiers mois de l’année en cours et ce après un accroissement de 1,7 % une année plus tôt. «Cette baisse a résulté du fort repli de la valeur ajoutée de l’agriculture de 5 % au lieu d’une hausse de 2,1 % et de la hausse de celle de la pêche de 10 % au lieu d’une baisse de 4,8 % », peut-on lire dans la note du HCP.

Pour ce qui est du secteur secondaire, sa valeur ajoutée s’est hissée de 3,6 % au premier trimestre de l’année et ce après une baisse de 0,4 % observée à la même période de l’année précédente. Une évolution qui résulte du ralentissement des activités de l’industrie manufacturière à 2,1 % contre une hausse de 3 %. De même, l’industrie d’extraction a vu sa valeur ajoutée se redresser passant d’une baisse de 12,1 % à une hausse de 17,7 % au premier trimestre 2024. On relève également une hausse de 3 % de la valeur ajoutée de l’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets après une baisse de 3 %. Il en est de même pour le secteur du bâtiment et travaux publics dont la valeur ajoutée s’est appréciée de 2,5 % au premier trimestre au lieu d’une baisse de 3 % une année auparavant. Par ailleurs, un ralentissement d’accroissement de la valeur ajoutée du secteur tertiaire a été observé au premier trimestre de l’année. On relève un taux de 3 % à fin mars contre 6 % une année plus tôt. Cette tendance est portée par un ralentissement des services financiers et assurances passant de 7,3 % à 3,9 % aux trois premiers mois de l’année 2024. De même, la valeur ajoutée de la recherche & développement et les services rendus aux entreprises a ralenti à 3,6 % au lieu de 4,3 %. Le ralentissement a également touché le secteur du transport et de l’entreposage, les services de l’éducation, de la santé et action sociale ainsi que les services immobiliers, l’hébergement et restauration ainsi que l’information et la communication. En parallèle, la valeur ajoutée des services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale a affiché une hausse de 3,4 % contre 3,1 %. Même tendance pour le commerce et la réparation de véhicules dont la valeur ajoutée s’est consolidée de 2,7 % au premier trimestre 2024 contre 1,4 % auparavant. Au total, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 3,9% le même trimestre de l’année passée à 3,2 %. «Dans ces conditions, et compte tenu de la hausse de 5,5 % du volume des impôts nets des subventions sur les produits, le Produit intérieur brut (PIB) en volume a enregistré une croissance de 2,5 % au premier trimestre de l’année 2024 au lieu de 3,9 % une année auparavant », relève-t-on à ce propos. Le HCP observe également une maîtrise d’inflation au premier trimestre de l’année en cours. Se référant au HCP, le PIB a connu une hausse de 3,8 % aux prix courants, dégageant une hausse du niveau général des prix de 1,3 %.

La demande intérieure en amélioration

Le premier trimestre de l’année a été, également, marqué par une nette amélioration de la demande intérieure. Elle a augmenté de 3,6 % à fin mars contre 0,3 % à la même période de l’année précédente, contribuant ainsi de 3,7 points à la croissance économique au lieu de 0,3 point une année plus tôt. A cet égard, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 3 % au lieu de 0,9 %, avec une contribution à la croissance de 1,9 points au lieu de 0,6 point.
Pour sa part, la consommation finale des administrations publiques a affiché un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 4,5 % la même période de l’année précédente à 3,9 % au premier trimestre 2024 avec une contribution à la croissance de 0,7 point au lieu de 0,9 point. En ce qui concerne l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeur), son taux d’accroissement a connu une hausse de 4,6 % au lieu d’une baisse de 5% au premier trimestre 2023, contribuant ainsi positivement à la croissance de 1 point au lieu d’une contribution négative de 1,2 point. En parallèle, les échanges extérieures de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 1,1 point au lieu d’une contribution positive de 3,6 points durant le premier trimestre 2023. Il est à préciser que les exportations et les importations ont enregistré de fortes hausses durant le premier trimestre 2024.
Les achats de biens et services ont affiché une hausse de 9,5 % au lieu de 7,8 %, avec une contribution négative à la croissance de 4,1 points au lieu d’une contribution négative de 3,7 points, durant la même période de l’année passée. De leur côté, les exportations ont augmenté de 7,3 % au lieu de 18,6 %, avec une contribution à la croissance de 3 points au lieu de 7,4 points une année auparavant.

Une capacité de financement renforcée

Il est à noter que l’économie nationale a amélioré sa capacité de financement au titre des trois premiers mois de l’année. «Avec une augmentation, aux prix courants, de 3,8 % du PIB au lieu de 11,6 % au premier trimestre de l’année passée et la baisse de 6,4 % des revenus nets reçus du reste du monde, la croissance du revenu national brut disponible a connu un net ralentissement passant de 12 % la même période de l’année passée à 3,1 % au premier trimestre 2024», explique le HCP. Et de préciser que «compte tenu de l’accroissement de 4,5 % de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 8,9 % enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 24,3 % du PIB au lieu de 25,6 %».
Rappelons que l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeur) a représenté 23,7 % du PIB au lieu de 25,5 % durant le même trimestre de l’année précédente. Ce qui dégage une capacité de financement de 0,6 % du PIB au premier trimestre 2024 au lieu de 0,1 % du PIB la même période de l’année précédente.

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