Les exportations et les importations ont enregistré de fortes hausses durant le deuxième trimestre 2024. C’est ainsi que les importations en volume ont connu une hausse de 12,9% au lieu de 0,2% alors que les exportations en volume ont augmenté de 7,8% au lieu de 5,5% .
Conjoncture : Tirée par la demande intérieure, cette croissance a été réalisée dans un contexte d’une inflation maîtrisée et d’un besoin de financement de l’économie nationale représentant 1,1 % du PIB.
La croissance économique du Maroc se serait située autour de 2,4% au deuxième trimestre. Elle s’inscrit en léger ralentissement comparé à la même période de l’année passée où elle s’est établie autour de 2,5%. C’est ce que confirme le Haut-commissariat au Plan dans sa récente note d’information relative aux comptes nationaux. «Tirée par la demande intérieure, cette croissance a été réalisée dans un contexte d’une inflation maîtrisée et d’un besoin de financement de l’économie nationale représentant 1,1% du PIB», commente le HCP dans ce sens. Dans l’ensemble, les activités non agricoles ont enregistré une augmentation de 3,2% au moment où celles du secteur agricole ont connu une baisse de 4,5%. En volume, la valeur ajoutée du secteur primaire a affiché une contraction de 5% au deuxième trimestre 2024 contre un accroissement de 1,2% le même trimestre de l’année précédente. Se référant au HCP, ce repli s’explique par la baisse de la valeur ajoutée de l’agriculture de 4,5% au lieu d’une hausse de 1,5% et de la baisse de celle de la pêche de 14,7% au lieu d’une baisse de 4,5%. Pour sa part, la valeur ajoutée du secteur secondaire a connu une augmentation de 3,8% au lieu d’une baisse de 2,4 durant le deuxième trimestre de l’année précédente.
Cette progression est portée par la hausse de la valeur ajoutée de 23,6% de l’industrie d’extraction de 23,6% contre une baisse de 9,6% une année plus tôt ainsi que l’amélioration de 3,6% de la valeur ajoutée du bâtiment et travaux publics de 3,6% au lieu d’une baisse de 2,4% au deuxième trimestre 2023. De même, la valeur ajoutée des industries de transformation s’est redressée de 2,9% contre une baisse de 1,6% au même trimestre de l’année précédente. En parallèle, la valeur ajoutée de l’électricité et de l’eau a baissé de 6,3% au deuxième quart de l’année. En ce qui concerne le secteur tertiaire, le HCP observe un ralentissement de sa valeur ajoutée. Son taux d’accroissement est passé de 5% au deuxième trimestre 2023 à 3,1% au deuxième trimestre 2024. On relève dans ce sens le ralentissement des activités liées à l’hébergement et restauration à 9,3% au lieu de 32,8% ainsi que celles du transport et de l’entreposage à 5,1% au lieu de 6,9% et de la recherche & développement et services rendus aux entreprises à 3,8% au lieu de 4,4%.
Le ralentissement a également été observé au niveau des services de l’éducation, de la santé et action (2,7% au lieu de 4,8%), des services immobiliers (2% au lieu de 3,2%), des services financiers et assurances (0,9% au lieu de 3,1%), et de l’information et communication (0,5% au lieu de 4,2%). En parallèle, les activités liées aux services rendus par l’administration publique générale et sécurité sociale se sont améliorées de 3,6% au lieu de 3,3%. Il en est de même pour le commerce et réparation de véhicules dont les activités ont grimpé de 1,9% au lieu de 0,9%.
S’agissant de l’inflation, elle est restée maîtrisée. Aux prix courants, le PIB a connu une hausse de 3,6%, dégageant une hausse du niveau général des prix de 1,2% au lieu de 7,3% le deuxième trimestre de l’année précédente. Il est à noter qu’avec le ralentissement du PIB, aux prix courants, à 3,6% au lieu de 9,8% au deuxième trimestre de l’année passée et l’augmentation de 4,7% des revenus nets reçus du reste du monde, la croissance du revenu national brut disponible a connu un net ralentissement passant de 9,3% la même période de l’année passée à 3,7% au deuxième trimestre 2024.
«Compte tenu de l’accroissement de 4,1% de la consommation finale nationale en valeur au lieu de 6,2% enregistré une année auparavant, l’épargne nationale s’est située à 32,1% du PIB au lieu de 32,4%», explique le HCP. Et de préciser que «l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) a représenté 33,2% du PIB au lieu de 31,7% durant le même trimestre de l’année précédente. Ce qui dégage un besoin de financement de 1,1% du PIB». Sous un autre angle, les exportations et les importations ont enregistré de fortes hausses durant le deuxième trimestre 2024. C’est ainsi que les importations en volume ont connu une hausse de 12,9% au lieu de 0,2%, avec une contribution négative à la croissance de 6,3 points au lieu d’une contribution négative de 0,1 point, durant la même période de l’année passée.
De leur côté, les exportations en volume ont augmenté de 7,8% au lieu de 5,5%, avec une contribution à la croissance de 3,4 points au lieu de 2,6 points une année auparavant. Dans ce cadre, les échanges extérieurs de biens et services ont dégagé une contribution négative à la croissance, se situant à 2,9 points au lieu d’une contribution positive de 2,5 points durant le deuxième trimestre 2023.
Nette amélioration de la demande intérieure
Hausse
Le HCP observe par ailleurs une nette amélioration de la demande intérieure. Cette dernière a augmenté de 5 % au deuxième trimestre 2024 au lieu de 0,1 % le même trimestre de l’année précédente, avec une contribution à la croissance économique de 5,2 points au lieu de 0,01 point une année auparavant. Dans les détails, les dépenses de consommation finale des ménages ont connu une hausse de 3,1 % au lieu de 0,6 %, avec une contribution à la croissance de 1,7 point au lieu de 0,4 point. «La consommation finale des administrations publiques, de son côté, a affiché un ralentissement de son taux d’accroissement passant de 4,9 % la même période de l’année précédente à 3,8 % au deuxième trimestre 2024 avec une contribution à la croissance de 0,7 point», relève-t-on du HCP. En ce qui concerne l’investissement brut (FBCF, variation des stocks et acquisition nette d’objets de valeurs) son taux d’accroissement a connu une hausse de 8,9 % au lieu d’une baisse de 4,2 % au deuxième trimestre 2023. Il affiche ainsi une contribution positive à la croissance de 2,7 points au lieu d’une contribution négative de 1,4 point.