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Le HCP pointe le retard numérique des entreprises

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Faible intégration des TIC, RH qualifiées insuffisantes, manque d’investissements ….

L’intégration des nouvelles technologies de l’information n’est pas à son plus haut niveau au sein des entreprises. Selon une récente note du HCP, elle a été jugée élevée dans la gestion des activités pour 36% des entreprises en 2019, mais encore modeste dans leurs échanges. Paradoxalement, les entreprises ont une bonne connectivité à Internet. En témoignent les taux d’accès qui ont atteint 81%, en moyenne, pour les TPE, 97,9% pour les PME et 99,5% pour les GE en 2019. Dans son analyse le HCP se base sur deux enquêtes menées respectivement en 2019 et 2020.

La première s’est focalisée sur 2.101 entreprises qui exercent dans l’industrie, la construction, le commerce et les services marchands non financiers. Elle cible les activités des entreprises, dans leur diversité, et le contexte économique et social dans lequel elles opèrent tout en recueillant leurs perceptions de l’usage des nouvelles technologies. Quant à la deuxième enquête, elle a été réalisée auprès de 3.600 entreprises et est axée sur l’évaluation de l’impact de la crise sanitaire sur leurs activités. Cette enquête fait aussi état des appréciations de ces entreprises sur les perspectives d’évolution de l’activité, de l’emploi et de l’investissement en 2021.

Une part d’investissement modeste pour l’industrie en 2021

Alors que les administrations publiques ont de plus en plus recours aux TIC, les motivations d’investissement en TIC pour les entreprises privées en période de post-crise et les stratégies de transformation numérique sont encore très variables selon les branches d’activité. Pour l’industrie, les entreprises prévoient de maintenir leurs politiques d’investissement axées sur l’équipement en machines en 2021. «Leur principal motif d’investissement était le maintien ou l’amélioration de leurs capacités productives, à travers l’acquisition de matériel et d’autres biens d’équipement prévue d’absorber 47% de leur budget d’investissement en 2021», argumente ladite note.

Dans le même sens, les anticipations des entreprises industrielles pour les investissements destinés à la modernisation du matériel informatique et à la digitalisation des services internes ou externes ne dépassaient pas 3% et 4% successivement, en moyenne, du total de l’investissement prévu en 2021. «Seules les industries électriques et électroniques, plus engagées dans le processus d’intégration des TIC avant l’enclenchement de la crise Covid-19, prévoyaient de renforcer leur développement numérique anticipant d’y consacrer 21% en moyenne en 2021», indique le HCP ajoutant que les industriels ne prévoyaient pas également un changement majeur de l’organisation du travail au sein de leurs entreprises. Ainsi, la part prévue de la transition vers les nouveaux modes de travail, à distance ou par alternance, dans l’investissement total prévu en 2021, est de 5%.

Pour ce qui est des entreprises qui opèrent dans les services hors transport et entreposage, elles ont prévu d’augmenter les parts d’investissement destinées à l’innovation (développement de nouveaux produits) et à la transformation numérique (digitalisation des services internes et externes), pour atteindre 40%, en moyenne, en 2021. La part prévue pour le changement de l’organisation du travail a été importante, s’élevant à 28% pour les entreprises qui fournissent des services immobiliers.

Faible intégration des TIC pour les entreprises de moins de 10 ans

Les jeunes entreprises ont une intégration des TIC moins forte par rapport aux entreprises plus anciennes. Il s’avère ainsi que plus de la moitié des entreprises ont jugé faible l’intégration des TIC dans la gestion des ressources humaines, dans leurs échanges avec les administrations publiques, avec les fournisseurs et avec les clients alors que ces entreprises sont essentiellement jeunes avec un âge de création qui ne dépasse pas 10 ans. Par ailleurs, celles ayant plus de 20 ans révèlent une intégration plus élevée des TIC dans la gestion de leurs échanges avec les fournisseurs, les clients et les administrations publiques comparativement aux opérations de gestion de ressources humaines ou au développement commercial.

Pour ce qui est du recours des entreprises aux services externes d’informatique, il a également été moins fréquent. En effet, seules 20% des entreprises ont utilisé ce genre de services pour le stockage de leurs informations en 2019, alors que l’hébergement de leurs bases de données n’a été opéré qu’au niveau de 18% d’entre elles, rapporte ladite enquête. Dans le même sens, la part des entreprises qui ont effectué des achats de services informatiques à partir d’un logiciel de gestion financière ou comptable s’est limitée à 26% et n’a pas dépassé 16% pour les logiciels de gestion de la relation client. S’agissant de l’usage principal de connexion internet, les échanges des e-mails sont opérés par 92% des entreprises questionnées.

Le manque de spécialistes en TIC, un obstacle pour l’adaptation à la période Covid-19

Niveau recrutement, les entreprises enquêtées sont faiblement dotées de spécialistes en TIC à la veille de la crise Covid-19. Entre 2016 et 2018, 86% de celles-ci n’ont pas recruté des spécialistes en TIC.

«Pour les 14% des entreprises qui ont déclaré des difficultés de recrutement, les exigences de salaires élevés, l’instabilité de ces profils dans le poste et le manque de certaines qualifications ont été les principales contraintes à l’embauche en matière de TIC», relève le HCP ajoutant qu’elles étaient ainsi peu nombreuses à compter sur leurs propres employés pour développer, adapter ou prendre en charge des solutions informatiques face aux répercussions de la crise Covid-19.

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7 entreprises sur 10 n’ont pas de page web

En termes d’image, avoir une page web est essentiel pour une visibilité auprès des clients. Or, seules 31% des entreprises disposeraient de leur propre page web en 2019 (contre 49% en Turquie, 70% en France et 89% en Allemagne). «Ce retard de numérisation était encore plus important au niveau des entreprises de taille moyenne ou petite qui constituent 93% de l’ensemble des entreprises au Maroc. Plus de 3 TPME sur 5 ne disposaient ni d’un site web ni d’une page sur les réseaux sociaux», selon ladite enquête. Cette tendance s’illustre aussi à travers l’usage du site web pour le développement commercial des entreprises qui reste limité. Quatre entreprises sur sept parmi celles qui disposaient d’une page web n’ont pas effectué des commandes ou des paiements en ligne à partir de leur page web.

Les industries électriques, chimiques et agroalimentaires sortent du lot

Par secteur d’activité, trois branches sont bien positionnées. Elles dépassent la moyenne en 2019 en termes d’utilisation des nouvelles technologies. «La performance des entreprises des industries électriques et électroniques a été évidente, avec un indice en hausse de 27 points par rapport à la moyenne nationale (normalisée hors services financiers à 100).
Les industries chimiques et agroalimentaires dépassaient la moyenne de 2,7 et 1,5 points respectivement», dévoile le Haut-commissariat au Plan. Par ailleurs, les autres branches dominées par des entreprises de taille moyenne ou petite sont très en retard pour ce qui concerne l’utilisation des TIC.

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