Le gouvernement japonais a dit lundi préparer un nouveau train de mesures pour stimuler l’activité économique nippone, un ensemble évalué à 920 milliards de yens (8,5 milliards d’euros). «Nous avons prévu un plan rapide en utilisant 920 milliards de fonds de réserve», a déclaré aux journalistes le Premier ministre Naoto Kan. Ce projet concerne l’emploi, les investissements, la consommation ou encore la lutte contre les catastrophes naturelles dans les localités, ainsi que des réformes réglementaires, afin de créer un surcroît d’activité, a précisé M. Kan. Pressé par les milieux d’affaires et inquiet de la tournure prise sur les marchés, le chef du gouvernement, aux prises avec un contexte politico-économique délicat, a promis de prendre vite de nouvelles dispositions. Elles seront, selon lui, actées en Conseil des ministres le 10 septembre. «Si nécessaire, le gouvernement aura recours à une rallonge budgétaire», a indiqué M. Kan. Le Japon est actuellement confronté à un ralentissement de la reprise amorcée mi-2009, en raison des incertitudes pesant sur la conjoncture internationale. Encore tributaire des exportations, l’archipel souffre considérablement d’une hausse de la monnaie nippone face au dollar et à l’euro, flambée qui affaiblit les entreprises japonaises sur la scène internationale, fragilise le tissu industriel nippon et fait planer une menace sur le marché de l’emploi. La hausse du yen a aussi pour conséquence de faire baisser le prix des denrées importées, ce qui amplifie le phénomène de déflation, un important frein économique. «Nous voulons agir rapidement en utilisant deux piliers, la stimulation budgétaire et l’assouplissement monétaire», a poursuivi le Premier ministre, en référence aux mesures annoncées quelques heures plus tôt par la Banque du Japon (BoJ). M. Kan venait de s’entretenir avec le gouverneur de l’institut d’émission, lequel a annoncé lundi à la mi-journée une extension des dispositifs d’assouplissement monétaire. La BoJ avait convoqué pour ce faire une réunion extraordinaire durant laquelle a également été voté le maintien de son taux directeur au jour le jour à 0,1%. La BoJ, statutairement indépendante, était sous pression depuis des jours pour décider de modalités additionnelles afin de contrer les effets collatéraux de la montée du yen qui menace de casser la reprise, amorcée il y a un an, mais en phase de net ralentissement.