Au long d’un parcours décliné en huit thèmes – le chiffre 8 étant l’un des plus symboliques en Chine et un chiffre porte-bonheur – 51 maisons membres du Comité Colbert s’exposent jusqu’au 7 novembre au Plaza 66, centre commercial luxueux de Shanghai qui héberge des griffes comme Dior, Louis Vuitton, Chanel ou Céline. Chaque maison engagée dans cette opération de "démonstration de l’art de vivre à la française" a réalisé une pièce spéciale pour l’occasion : trois coupes en porcelaine Bernardaud illustrées par le peintre chinois Zao Wou-ki, le chocolat "cinquième élément" de Dalloyau, un cerf-volant en imprimés Léonard, un canapé Pierre Frey recouvert d’un tissu avec le mot paix écrit en multiples langues dont le chinois.
A l’instar des Français, le monde du luxe se précipite en Chine depuis quelques années, fasciné par l’énormité du marché qui s’ouvre, et ce en dépit des contrefaçons qui inondent le territoire et au-delà des difficultés d’implantation et des risques que les bulles spéculatives explosent en entraînant le pays au 10% de croissance annuelle dans un tourbillon socio-économique à l’avenir incertain. Déjà 300.000 Chinois seraient millionnaires en dollars et environ 60 millions disposent d’un pouvoir d’achat de cadre supérieur, selon des études réalisées par des firmes de conseil étrangères. Pour Lancôme, qui possède à Shanghai l’une de ses rares boutiques de rue de son empire, en dehors de ses points de vente dans les grands magasins, la Chine est déjà le 8ème marché mondial.