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Le marché anticipe une hausse du taux directeur

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Dans l’attente du prochain conseil d’administration de Bank Al-Maghrib

Le marché monétaire évolue en équilibre dans l’attente de la 3ème réunion de politique monétaire de Bank Al-Maghrib le 27 septembre. Une réunion très scrutée par les investisseurs dans un contexte de hausse de l’inflation au Maroc

Les regards se tournent de nouveau vers le siège de BAM à Rabat. Et pour cause. Bank Al-Maghrib tient son avant-dernier conseil d’administration de l’année. Un conseil qui tient en haleine tout le marché financier et bancaire du pays puisque la décision de BAM au sujet du taux directeur est très attendue dans un contexte marqué par l’appréciation du dollar et la hausse de l’inflation importée. En attendant, les pronostics fusent de toute part. C’est le cas notamment pour Attijari Global Rechearch pour qui les investisseurs semblent d’ores et déjà intégrer un scénario de hausse du taux directeur lors de la prochaine réunion de politique monétaire de BAM, et ce dans un contexte inflationniste. La même source explique que dans le marché obligataire, le taux 5 ans s’apprécie de près de 30 PBS en une séance à 2,65%, retrouvant ainsi ses niveaux pré-crise sanitaire. Il s’agit d’un plus haut jamais atteint depuis avril 2019.

Ainsi, la tendance haussière des taux se confirme sur le marché obligataire de la dette publique de l’Etat. Cependant, l’organisme de recherche précise que le marché monétaire évolue en équilibre dans l’attente de la 3ème réunion de politique monétaire de Bank Al-Maghrib le 27 septembre. Une réunion très scrutée par les investisseurs dans un contexte de hausse de l’inflation au Maroc ajoutant que les taux interbancaires demeurent en ligne avec le taux directeur et les taux Monia se détendent à 1,41%. La prochaine décision de BAM devra prendre également en compte un autre élément, à savoir la forte appréciation du dollar américain face à la monnaie nationale. Sur ce plan également, Attijari Global avait expliqué que la tendance haussière de la parité USD/MAD se poursuit sur le marché des changes avec une hausse de +1,47%, à 10,7430, la semaine dernière, soit un plus haut depuis 2002.

L’effet marché ressort à +1,90% suite à un resserrement des conditions de liquidité sur le marché interbancaire. «Malgré l’amélioration de la position de change qui passe en territoire positif, les spreads de liquidité affichent une hausse de +193 PBS (points de base) à 3,51%. À l’origine, des flux imports plus importants ces dernières semaines», avait expliqué la même source appelant les investisseurs à recourir davantage aux produits de couverture de leur risque de change sur des horizons CT (court terme). Reste à connaître la décision de la banque centrale. Une chose est sûre. Le conseil d’administration sera scruté au Maroc et probablement même à l’étranger.

FMI

En mai dernier, le FMI (Fonds monétaire international) avait exhorté les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) à relever leur taux directeur face aux tensions inflationnistes liées à la situation géopolitique et la conjoncture économique actuelle. Dans les détails, Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international, avait signé une tribune en compagnie de Jeta Menkulasi et Rodrigo Garcia-Verdu, tous les deux des économistes principaux dans le département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, décrivant la situation actuelle dans la région et explorant les pistes de solutions. «Les arbitrages à court terme sont devenus de plus en plus complexes pour les pays importateurs de pétrole au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La maîtrise de l’inflation est une des principales priorités, malgré la fragilité des reprises. Dans les pays où les anticipations d’inflation risquent de se renforcer ou les tensions sur les prix de se généraliser, il faut relever les taux directeurs. Une communication claire et transparente sera essentielle pour guider les marchés», avaient affirmé les trois responsables du FMI.

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Maintien

Au cours de sa dernière réunion en juin, Bank Al-Maghrib avait décidé de maintenir inchangé son taux directeur. «La banque ayant déjà intégré dans ses prévisions l’impact des décisions prises dans le cadre de l’accord social du 30 avril 2022, et tenant compte de la nature des pressions inflationnistes, essentiellement d’origine externe, et du retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023, le conseil a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire et ce, pour continuer de soutenir l’activité économique. Il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,50%, tout en continuant de suivre de près l’évolution de la conjoncture nationale et internationale», avait alors annoncé la banque centrale ajoutant qu’au plan international, les restrictions sur les exportations russes et la reprise de la demande émanant de la Chine accentuent la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires.

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