Economie

Le marché : Attentisme

La semaine boursière a été écourtée d’une journée pour cause de vendredi saint. Les veilles de longs weeks-ends sont rarement propices aux emballements. Presque partout, les bourses ont consolidé à plat . A Wall Street, le Dow Jones a baissé de 0,23% en quatre jours et le Nasdaq a cédé 0,33% tandis que le Standard and Poor restait quasiment stable. Seuls Paris et Tokyo se distinguent , le CAC 40 progressant de 1,88% et le Nikkei reculant de 2,82%.
Les indices boursiers n’ont pas décollé malgré de bonnes surprises macroéconomiques. Ainsi, jeudi, la croissance du PIB américain au quatrième trimestre a été une seconde fois revue à la hausse, de 1,4 à 1,7`%. L’indice de confiance des consommateurs , établi par la conférence Board publié mardi, a fortement progressé en mars atteignant son plus haut niveau depuis août 2001. Les commandes de biens durables ont augmenté plus que prévu en Février : plus 1,5% par rapport au mois de janvier . Le taux de chômage , lui, a baissé de 5,8% en décembre à 5,5 % en février. L’économie américaine a bel et bien redémarré et l’Europe lui emboîte le pas, témoin l’amélioration du moral des hommes d’affaires allemands (indice IFO) et la révision à la hausse de la croissance en France.
Le redressement est partout spectaculaire. Les attentats du 11 septembre n’ont pas plongé le monde dans la récession. Les ménages n’ont pas réduit leur consommation, les entreprises ont en profité pour réduire leurs coûts. L’hypothèse d’un rebond fragile, il y’est peu privilégiée par une majorité d’économistes, est abandonnée. Beaucoup tablent sur un taux de croissance annualisé de l’économie américaine de 5 à 6% au premier trimestre 2002.
Pourquoi donc, dans des conditions aussi relativement favorables, les marchés surtout américains, restent-ils apathiques ? La première raison est que les taux d’intérêt à court terme ont toutes les raisons de se tendre en période de reprise de la croissance. Certains prédisent que la FFD augmentera par paliers successifs son taux directeur de 1,75 % actuellement à 3 voire 4% d’ici à la fin de l’année.
La deuxième raison est que nul ne sait si les bons chiffres macroéconomiques vont avoir un effet immédiat sur les profits des entreprises qui sont, eux le véritable moteur des marchés financiers. Or, le sentiment général est que les marchés actions ont déjà intégré dans leurs cours les bonnes nouvelles.
Les actions sont correctement évaluées, l’Europe ayant cependant un retard à rattraper par rapport aux Etats-Unis. En tout cas, le suspens ne va pas durer longtemps. Les premiers résultats trimestriels des entreprises américaines vont commencer à tomber cette semaine. Il faudrait qu’ils soient franchement bons pour que les marchés repartent à la hausse.

Raphaël Mergui

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