Economie

Le marché de Guéliz sera démoli

Les défenseurs du marché de Guéliz ont beau arborer leurs pancartes, ce marché est en passe d’être détruit. Une date a déjà été retenue, celle du 15 février. C’est l’aboutissement d’un vieux conflit de 25 ans. les commençants du marché ont reçu un avis d’évacuer.Parallèlement, des affiches faites par le conseil communal de la ville, depuis le 14 janvier, informent que le marché sera fermé dans le cadre de la réalisation du complexe commercial qui se trouve su l’avenue Mohammed V. Les commerçants seront transférés quant à eux dans un nouveau marché qui se trouve à la rue Ibn Toumert, à côté de la grande poste de Guéliz. D’ores et déjà, 150 commerçants ont donné un accord. Un chiffre qui sera gonflé puisque 70 commerçants, quatre habitations et deux restaurants étaient en négociation. Les commerçants ont donné leur accord pour revenir après la réalisation des travaux d’aménagement. Ils bénéficieront d’un abattement de 50% sur le prix de vente. Mais un problème se pose, la plupart de ces commerçants sont locataires, payant une somme modique au conseil communal de la ville de Marrakech en guise de loyer (environ 300 dirhams par mois). Derrière le réaménagement, il y a donc des actes de vente. Les ex-locataires pourront-ils faire face à cette réalité même moyennant des abattements de 50% ? Ceux qui ne sont pas prêts financièrement n’auront pas le choix ; ils devront céder la place aux autres.
Le projet de démolition a quant à lui été adopté par le Conseil de la ville, lequel, estime que l’état de ce lieu est délabré. Parce qu’il est porteur d’une histoire, ce marché a besoin d’être réfectionné, se trouvant actuellement dans un état insalubre. Malgré ces préoccupations techniquement acceptables, il y a beaucoup de bruit autour de ce projet pourtant légitime.
Ce qui explique d’ailleurs le fait que les reconstructions, programmées depuis deux ans, ont toujours tardé. Ce retard est dû entre autres aux réticences des commerçants, et à certaines résistances.Des pétitions ont d’ailleurs circulé, bruits vite relayés par les intellectuels et les amis de l’art –déco, lesquels couchent régulièrement en joue, ce qu’ils appellent «une urbanisation de table rase».
D’après les détracteurs du projet, c’est toute l’identité de la ville ocre qui est remise en question. «Guéliz ne sera plus Guéliz», entend-on régulièrement chez les défenseurs de l’authenticité qui s’inquiètent des retombées que l’entreprise pourrait générer sur l’intérêt du tourisme qui, comme on le connaît, est lié à l’ancienneté. Les visiteurs de ce marché se recrutent en grand nombre chez les touristes, chasseurs d’authenticité, férus d’histoire et d’authenticité. Bref, le projet est déjà ficelé. Le projet en question, portant le titre foncier N°90 d’un terrain de 13.692 m2 d’une valeur de 47 millions de dirhams verra les travaux démarrer bientôt.
Signée en triple parti par le conseil communal de la ville de Marrakech et le CIH, en plus de l’Erac ( l’établissement régional d’aménagement et de construction ), le projet accouchera d’un ensemble plurifonctionnel de complexe commercial de 5 étages regroupant 69 commerces, 57 bureaux, 96 appartements, un parking souterrain de 325 places , en plus du marché central qui sera réalise en sous-sol, au rez-de-chaussée . rappelons qu’entre le crédit immobilier et hôtelier (CIH ) et l’ex municipalité de Ménara-Guéliz, ce terrain faisait l’objet d’hypothèque. La municipalité avait demandé à la banque en 1987, un crédit de 11 millions de dirhams au CIH ,dont elle a obtenu une partie (5 millions de dirhams).
En 2 000, les 5 millions devenaient 23 millions de dirhams de dettes. le CIH entreprend au bout de plusieurs rounds de négociation, une procédure judiciaire qui se conclut par un verdict en 2001 du tribunal de première instance de Marrakech condamnant la commune à payer. Faute de quoi ,elle perdrait ses droits de propriété sur un terrain en plein centre-ville , qui sera vendu aux enchères pour rembourser les dettes. Grâce à l’intervention du wali Mohamed Hassad en 2002, un arrangement avait été trouvé. Ainsi, le lot de terrain garantissant le crédit devait être cèdé à l’ERAC qui s’occupera de l’ensemble des étapes du projet à la gestion financière des dépenses.

• Abdellah Ben Omar
Consultant tourisme

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