Certains y ont sérieusement pensé, mais rares sont ceux qui ont pu, d’abord mettre le doigt sur les problèmes structurels, à l’origine du marasme que frappe le marché boursier casablancais, pour ensuite proposer, ne serait-ce que des pistes de réflexion. La majeure partie des intervenants et des observateurs avoue timidement que c’est un exercice difficile. Ils estiment que c’est une réalité très complexe à cerner et préfèrent ainsi se fier à la propagande de la pensée conformiste qui domine. Laquelle, préconise désormais que notre bourse est en train de « foutre le camp ». C’est dire qu’en cette période de vaches maigres, le scepticisme a atteint son apogée parmi les principaux représentants de la communauté boursière nationale. Signe du sérieux du malaise, nos faiseurs de marché ne se hasardent plus à tenir leur discours pompeux sur les modestes activités boursières de la place casablancaise.
Un discours qu’ils s’attachaient communément à qualifier : tout l’art de la finance. Il faut reconnaître qu’il y a de quoi s’en tenir aujourd’hui au strict minimum, tant au niveau des sorties médiatisées qu’à celui des entretiens à huit clos. Et d’exceller désormais dans l’art de garder ses distances par rapport aux évènements. Une nouvelle manière d’agir qui se fraye son chemin, peu à peu, parmi celles bien ancrées dans les habitudes des intervenants. C’est désormais, pour le meilleur, mais pas pour le pire. La situation est en effet plus que chaotique. Le marché est sérieusement en mal de confiance. La bourse de Casablanca s’enlise chaque jour un peu plus dans le rouge et les deux baromètres du marché ont accusé jusqu’à maintenant des bémols importants, affichant un recul inquiétant même. Pire encore, aucun signe de reprise n’est apparent, même à court terme. Aussi, la visibilité est-elle moindre et le marché semble pris dans un tourbillon de baisse continuelle. Le rouge dominera, paraît-il, encore longtemps.
Il n’en demeure pas moins que cette semaine s’achève sur une note positive. Les couloirs de nos enceintes de la finance sont en effet animés par l’offre publique d’achat initiée par le groupe Société Générale. Mais rien de plus. La place a juste retrouvé une ambiance ordinaire. Celle du comment faire pour « profiter » de cette OPA ? Quelle est le nombre de titres qui seront proposés à la vente et celui des vendeurs potentiels ? Ou encore, quelle quantité sera attribuée à chacun d’eux ?
L’attitude affichée par les intervenants, ne permettra certainement pas et ce, encore pour longtemps, la relance du marché. Que faire alors pour sortir de cette tendance et permettre une nouvelle relance du marché ? La question mérite juste d’être posé.