Economie

Le marché : Voilà que la reprise fait peur

Quel paradoxe ! Les bourses vivaient dans l’espoir d’une reprise économique. La reprise est là. Elle fait peur : ne va-t-elle pas entraîner un resserrement des taux d’intérêt, toujours défavorable au marché des actions ?
La reprise économique américaine ne fait plus de doute. Les entreprises reconstituent leurs stocks –c’est la première fois en un an -, la production industrielle a connu une robuste progression de 0,4% en février, le chômage recule et les consommateurs ont confiance. Le FMI prédit une croissance mondiale de 2,5% en 2002 et certains analystes avancent même un taux de croissance mondiale de 5% aux Etats-Unis.
La récession de 2001 n’aurait constitué qu’un accès de faiblesse passager dans la longue phase de croissance de 1 à 3%. Alors que demander de plus ? Justement, les investisseurs craignent que cette reprise n’entraîne une tension sur les prix, génératrice d’une hausse des taux d’intérêts. Le discours d’Alan Greenspan du 19 mars ne les a guère rassurés. Le gourou des marchés se dit désormais « neutre » entre la vigueur de la croissance et les tensions inflationnistes. Traduisez : je n’exclus plus une hausse des taux qui pourrait intervenir pas plus tard que lors de la prochaine réunion du 7 mai de la Fed. La Suède n’a pas attendu pour relever son taux directeur à 4%.
Les craintes des opérateurs sont cependant exagérées car, à 1,75%, les taux d’intérêts américains n’ont jamais été aussi bas depuis quarante ans. Surtout, les prix restent très sages et tout le monde s’accorde pour dire que la mollesse de la reprise ne les fera certainement pas flamber cette année.
Pourquoi donc, dans ces conditions, les bourses mondiales ont-elles fait du surplace, sinon légèrement baissé cette semaine ? La réponse est que nous vivons une période de transition dans laquelle les bonnes nouvelles macroéconomiques n’ont pas encore trouvé leur traduction dans les résultats des entreprises.
Certes les profits warnings sont devenus rares et l’on attend même une progression des bénéfices de 15 à 20% en 2002. Mais les investisseurs restent prudents. La semaine a tout de même connu quelques alertes.
Aux Etats-Unis, les doutes sur l’ampleur de General Electric, qui est la première capitalisation mondiale, ont fait plonger le titre et tiré le Dow Jones à la baisse. Mc Donald’s a émis un profit warning. En France, par contre, la transparence de France Telecom a été saluée par la bourse. En définitive, la dernière enquête de Merril Lynch montre que les analystes financiers restent optimistes pour 2002. Ils privilégient l’Europe par rapport aux Etats-Unis où les cours sont légèrement surévalués.
En matière de préférence sectorielle, les industrielles cycliques arrivent en tête, suivis des banques, des assurances et des valeurs pétrolières, les technologiques étant toujours confinées dans leur purgatoire.

Par Raphaël Mergui

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