Une fois n’est pas coutume, le Maroc vient de signer un accord avec la Banque islamique de développement (BID) qui n’est ni un don ni un prêt pour le Royaume. Il s’agit d’un mémorandum d’entente et de coopération pour le renforcement des capacités de développement des pays de l’Afrique subsaharienne.
Le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaïd, et le président du groupe de la BID, Ahmed Mohamed Ali, ont ainsi officialisé l’alliance entre le Royaume et la BID pour le développement des pays de l’Afrique subsaharienne.
«Il s’agit d’un cadre général pour la coopération stratégique entre le Royaume et le groupe de la BID pour les années à venir», a déclaré Mohamed Boussaïd lors de la cérémonie de signature qui s’est tenue hier, mercredi, à Rabat. Le ministre a souligné que cette coopération concerne essentiellement l’échange d’expériences de développement entre le Maroc et ces pays ainsi que l’association des secteurs publics et privés marocains dans l’exécution de programmes de développement en Afrique financés par la BID.
«Le secteur privé marocain est très présent en Afrique, notamment à travers ses banques», a indiqué le ministre, et de poursuivre : «Grâce à cette coopération nous pourrons leur venir en aide, ainsi qu’aux entreprises africaines œuvrant au développement de leurs pays et aux départements de l’Etat marocain tournés vers le développement du continent».
Mohammed Boussaïd a, par ailleurs, rappelé que cet accord vient conforter la coopération entre le Royaume et la BID, se concrétisant par le mémorandum de lutte contre la pauvreté signé en 2008 et la stratégie de coopération lancée en janvier 2014. De son côté, le président de la BID a tenu à souligner l’intérêt que porte son organisme au financement de projets de développement marocains à caractères économique et social.
«L’importance de ce mémorandum réside dans le fait qu’il ne concerne pas seulement le Maroc, mais aussi ses voisins du Sud», a souligné Ahmed Mohamed Ali, ajoutant que «le choix de la coopération avec le Maroc pour le développement des pays d’Afrique subsaharienne n’est pas fortuit». Le président de la BID a ainsi exprimé son admiration pour les efforts du Maroc pour le développement du continent, rappelant que ceux-ci ne datent pas d’aujourd’hui mais remontent à la date de création de la BID.
«Je me rappelle qu’à l’époque, le Maroc n’avait pas hésité à proposer son expertise en matière de barrages à certains pays africains», a-t-il indiqué. Lors de son intervention, Mohamed Boussaïd a également noté que le volume global des engagements de la BID envers le Maroc durant la période 2007-2014 a dépassé 15 milliards de dirhams. Ce financement a concerné plusieurs secteurs, notamment l’agriculture, l’électrification, l’alimentation en eau potable, la construction de routes, etc.
Créée en 1975 par les pays membres de l’Organisation de coopération islamique, la Banque islamique de développement est une institution financière multilatérale qui a pour objectif l’appui au développement économique et social des pays du monde musulman. Elle compte 56 membres, dont 27 pays africains.