Une délégation marocaine participe aux Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement
Afrique. Les Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement viennent de démarrer avec une participation marocaine.
Qui sera le prochain président de la BAD? Les regards se tournent vers Abidjan qui accueille les Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). Les 81 actionnaires régionaux (54 pays africains) et non- régionaux (27 pays non-africains) éliront le futur président pour prendre la succession du Nigérian Akinwumi Adesina dont le mandat arrive à échéance prochainement. L’événement, qui se tient du 26 au 30 mai à Abidjan, en Côte d’Ivoire, siège du Groupe de la Banque, a pour thème : «Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement ».
Ce thème stratégique invite les pays membres régionaux de l’institution à se tourner vers leur continent pour identifier et exploiter les diverses ressources en capital de l’Afrique -, – humaines, naturelles, financières et économiques -, – afin de favoriser sa transformation structurelle. Dans le contexte mondial actuel, les Assemblées annuelles offrent aux participants l’opportunité de relever ces défis et de stimuler la production nationale, de développer des chaînes de valeur régionales et de négocier en position de force. C’est l’occasion pour le continent de renforcer son marché intérieur, de diversifier ses partenaires commerciaux et de reprendre le contrôle de son destin économique. L’événement est une occasion pour souligner le rôle du Maroc.
Réalisations marocaines
Dans ce sens, le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a salué les réalisations du Maroc sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. «Grâce à la vision éclairée de SM le Roi, le Maroc a réalisé des avancées majeures dans plusieurs domaines», a dit M. Adesina lors d’une rencontre avec la presse, à l’occasion de ces Assemblées. Revenant sur la coopération Maroc-BAD qu’il a qualifiée d’«excellente», M. Adesina a cité plusieurs projets financés par l’Institution africaine, notamment le port de Tanger Med et le projet du complexe portuaire Nador West Med. «La BAD a toujours soutenu le Maroc dans tout ce qu’il entretient et continuera de le faire», a-t-il souligné, mettant en avant les avancées enregistrées en matière de généralisation de la protection sociale.
Le président de la BAD s’est également félicité de la réussite des deux dernières éditions de l’Africa Investment Forum, organisées au Maroc. Par ailleurs, le programme «High 5» de la Banque africaine de développement (BAD), lancé en 2015, a impacté la vie de plus de 565 millions de personnes, a fait savoir, lundi à Abidjan, Akinwumi Adesina. «Grâce à des investissements dans l’énergie, la sécurité alimentaire, l’industrialisation, l’intégration régionale et des initiatives visant à améliorer la qualité de vie des populations africaines, la vie de plus de 565 millions de personnes a changé à jamais», a dit M. Adesina lors d’une rencontre avec la presse.
Au delà des chiffres, les «High5» ne sont pas juste des priorités, mais des fondements de la transformation des économies africaines, a-t-il noté. «Alors que je m’apprête à passer le relais, je le fais avec confiance. Je suis fier de laisser derrière moi une institution financière très solide, capable de résister aux crises», s’est félicité M. Adesina. L’Afrique, a-t-il poursuivi, devrait être préparée à jouer un rôle de premier plan en matière de sécurité alimentaire, d’accès à l’énergie, de transformation numérique et de résilience climatique, préconisant de renforcer davantage les partenariats bilatéraux et multilatéraux.
Portefeuille
Il faut préciser que le Maroc et la Banque africaine de développement (BAD) consolident leur partenariat stratégique pour accélérer les grands chantiers, avec une revue de portefeuille ambitieuse pour optimiser 2,9 milliards d’euros (Md€) d’investissements structurants. Selon un communiqué de la BAD, le responsable-pays de la Banque au Maroc, Achraf Tarsim, a indiqué qu’il y a quelques jours à l’occasion du lancement de la revue de la performance du portefeuille des projets financés par l’Institution au Maroc, que «près de trois milliards d’euros d’opérations sont actuellement en cours au Maroc pour amorcer des projets et réformes clés qui renforcent la compétitivité et l’attractivité du Royaume». Ce chiffre, a-t-il souligné, «reflète l’excellence, la profondeur et la vitalité de notre partenariat». Pendant deux jours, une centaine de représentants issus du gouvernement, de la Banque et des unités de gestion des projets émanant des ministères et administrations seront réunis autour d’un objectif central : maximiser l’efficacité du déploiement des 32 projets en cours d’exécution et renforcer leur convergence avec les priorités nationales.
Dans une approche participative et axée sur les résultats, l’atelier permettra d’élaborer un plan d’amélioration du portefeuille. «Notre rencontre avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’action publique traduit la volonté partagée d’amplifier l’impact socio-économique des projets sur le terrain, au bénéfice des populations», a noté M. Tarsim. Cette revue permettra ainsi d’identifier les principaux défis rencontrés dans l’exécution des projets, de proposer des solutions pour lever les contraintes, optimiser les processus et renforcer la coordination entre les différents niveaux d’intervention.
Dans un contexte d’accélération des chantiers de développement du Royaume, cet exercice stratégique contribue à garantir la pertinence, la cohérence et l’efficacité des interventions multisectorielles de la Banque au Maroc. Depuis plus d’un demi-siècle, la BAD a mobilisé près de 15 milliards d’euros pour financer plus de 150 projets et programmes. Ces interventions couvrent des secteurs stratégiques tels que le transport, la protection sociale, l’eau et l’assainissement, l’énergie, l’agriculture, la gouvernance et le secteur financier.
Financement
Budgets. La communauté internationale reconnaît la nécessité de réformes et a entrepris plusieurs réformes de l’architecture financière mondiale afin de mobiliser davantage de ressources pour soutenir la transformation de l’Afrique, qui doit passer de secteurs à faible productivité à des secteurs à plus forte productivité. À la suite des recommandations du G-20, les banques multilatérales de développement mettent en œuvre un certain nombre de réformes de grande envergure, notamment les réformes du cadre d’adéquation des fonds propres du G-20, le triple agenda destiné à rendre les banques multilatérales de développement plus grandes, plus audacieuses et meilleures, la libération des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI et l’accord du conseil d’administration du FMI pour allouer jusqu’à 15 milliards de ses DTS par l’intermédiaire des banques multilatérales de développement régionales pour être utilisés comme capital hybride. Ces initiatives et d’autres, y compris plusieurs formes d’optimisation du bilan et d’innovations financières, sont destinées à aider les banques multilatérales de développement à augmenter les ressources concessionnelles à faible coût en faveur des pays en développement. Selon les perspectives économiques en Afrique 2024, les ressources obtenues grâce à ces réformes proposées devraient couvrir environ 42 % du déficit de financement estimé pour la seule transformation structurelle. L’Afrique a besoin de 68 à 108 milliards de dollars par an pour le financement des infrastructures et de 242,4 milliards de dollars par an pour le financement de la lutte contre le changement climatique jusqu’en 2050, et plus encore.