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Le Maroc exporte des produits issus de céréales à forte valeur ajoutée

Ahmed Ouayach, président de la COMADER

Questions à Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader)

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L’Etat ne peut pas tout faire, il faut déléguer certaines missions à des associations structurées, organisées et indépendantes et dont les gestionnaires sont élus de manière démocratique, avec une certaine parité.

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ALM : Comment évaluez-vous la situation des filières céréales ?

Ahmed Ouayach : En ce qui concerne la filière des céréales, la campagne agricole s’est achevée sur un rendement très important. Certes, nous n’avons pas atteint de record, mais la performance est intéressante puisque la production a dépassé les 100 millions de quintaux. Cette campagne arrive après une autre campagne que l’on peut considérer comme catastrophique marquée par un important retard pluviométrique. Cette performance ne vient pas du hasard. C’est le fruit des efforts à la fois des agriculteurs et des autorités qui ont mis à la disposition des agriculteurs des intrants en temps voulu avec des prix assez intéressants puisque les semences des céréales sont subventionnées. À cette synergie s’ajoutent les conditions météorologiques. Les pluies étaient au rendez-vous au titre de cette campagne. Ceci a eu également un impact positif au niveau commercial. A ma connaissance, la commercialisation s’est faite globalement d’une manière très positive.

Qu’en est-il des légumineuses ?

Contrairement aux céréales, les légumineuses ont enregistré une faible production. Ce qui pousse les opérateurs importateurs à assurer l’approvisionnement du marché local à partir de l’international alors que le Maroc était un principal exportateur et fournisseur de légumineuses alimentaires, notamment pour les pays du pourtour méditerranéen. Une attention particulière devrait être accordée à cette filière, notamment en termes de recherche et développement. L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) doit s’occuper des légumineuses, activer les recherches et mettre de nouvelles variétés à la disposition des agriculteurs. Au niveau des céréales, il y a moins de problèmes parce que des sociétés privées se sont installées et ont mis à la disposition des agriculteurs des semences sélectionnées. Il s’agit de variétés marocaines créées par des technologies et ce dans le cadre d’un partenariat avec les pays européens particulièrement la France.

Où en est le contrat-programme «céréales» conclu entre l’interprofession et le gouvernement ?

Je crois savoir qu’une réunion se tiendra dans les jours qui viennent avec le ministère de l’agriculture pour faire une évaluation de la situation et de l’état d’avancement des objectifs dudit contrat programme et peut-être apporter les réglages nécessaires pour atteindre les objectifs fixés. Différents points vont être au centre des discussions, notamment comment assurer une protection et un développement de la production nationale, comment donner aux opérateurs une visibilité à long terme pour investir davantage dans ce secteur. On est obligés d’équilibrer cette balance alimentaire parce qu’on a besoin de céréales pour assurer une alimentation à la fois pour l’être humain et pour l’animal. On a besoin de céréales pour produire du lait, les viandes rouges et viandes blanches.

Les opérateurs ont besoin de visibilité pour assurer un flux commercial, renforcer le partenariat avec les pays fournisseurs, en l’occurrence la France, la Russie, l’Ukraine, le Canada et autres. Un autre point extrêmement important, et j’en ai parlé au début, c’est la recherche et développement. Il faut que la sole céréalière ne soit pas seulement productive. D’ailleurs le ministère de l’agriculture, dans le cadre du Plan Maroc Vert, est en train de réduire cette sole céréalière qui occupe aujourd’hui 5 millions d’hectares à une superficie de 4,2 millions d’hectares par le biais de reconversion en arboriculture quand il y a une disponibilité en eau. L’autre point à débattre c’est celui revoir le fonctionnement des organisations et apporter toute l’aide nécessaire pour qu’elles puissent s’acquitter de leurs tâches et également de leurs missions qui sont très importantes. L’Etat ne peut pas tout faire, il faut déléguer certaines missions à des associations structurées, organisées et indépendantes et dont les gestionnaires sont élus de manière démocratique, avec une certaine parité pour permettre la modernisation de toutes les composantes de la chaîne de valeur de la filière céréalière qui occupe une place importante au niveau de l’économie. D’ailleurs, le Plan Maroc Vert en a fait sa priorité puisque 75% de la superficie agricole utile marocaine est consacrée à cette culture. Ainsi les céréales constituent un indicateur principal de l’échec ou de la réussite du Plan Maroc Vert.

Quelles sont les perspectives de la filière à l’international ?

Il est utile de souligner que le Maroc exporte des produits issus de céréales à forte valeur ajoutée. Je citerais dans ce sens les pâtes et le couscous. A l’export, l’Europe reste un marché traditionnel. Il faut améliorer davantage notre position en Europe mais il y a également les nouveaux marchés comme la Russie. On importe chez eux les céréales mais on peut leur fournir des produits finis et transformés. Cependant, je continue à croire que l’Afrique constitue pour le Maroc un marché prometteur pour les produits issus de céréales. Nous devons exporter également notre savoir-faire. Il ne faut pas oublier que dans pas mal de pays africains il y a des opérateurs marocains qui disposent de minoteries et qui, dans le cadre du partenariat Maroc Afrique, fonctionnent d’une manière qui fait honneur au pays. De nouvelles perspectives vont s’ouvrir au Maroc surtout qu’il va intégrer cette nouvelle aire économique qui est la CEDEAO.

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