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Le Maroc face à de nouveaux défis

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Compte tenu de la crise énergétique, le Maroc, en tant que pays importateur de produits pétroliers raffinés, se voit face à des enjeux majeurs de la sécurité énergétique.

Les derniers chiffres de l’Office des changes font ressortir à fin septembre une facture énergétique de 114,72 milliards de dirhams. Elle a en effet presque doublé sur les neuf premiers mois de l’année. «Cette évolution est tributaire de l’accroissement des achats de l’ensemble des produits énergétiques, essentiellement, ceux des gas-oils et fuel-oils (+32,05 milliards de dirhams) portés par la hausse des prix qui ont plus que doublé (10.173DH/T contre 4.806DH/T), et dans une moindre mesure par celle des quantités (+8,9%). La tendance haussière des prix énergétiques devrait se poursuivre. Les prévisions pour l’année 2022 tablent sur une hausse de 50% en moyenne des prix de l’énergie au niveau mondial. A cet égard, les prix du charbon se consolideront de 81%. Celui du gaz naturel grimperait à 74% tandis que le prix du pétrole brut augmenterait de 42%.

Ces hausses auront un impact significatif sur la résilience et la compétitivité du pays. D’où l’urgence d’opérationnaliser les orientations stratégiques adoptées à l’instar de l’accélération du processus de la transition énergétique et le renforcement de leur part dans le mix énergétique. Le recours massif aux énergies renouvelables pourrait également engendrer un ensemble de bénéfices dont en particulier la réduction du taux de dépendance énergétique, la réduction de la facture énergétique nationale et la création d’emplois directs et indirects sans oublier son impact majeur dans l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et l’atteinte de l’ambition de la neutralité carbone à long terme», relève-t-on de l’analyse du ministère de l’économie et des finances.

Sur ce point, il est recommandé de favoriser la production électrique décentralisée d’origine renouvelable au niveau des foyers, des industries, des communes, et des exploitations agricoles. «La publication en septembre 2022 de l’arrêté n°2138.22 fixant les zones pouvant abriter des sites pour le développement de projets de production d’énergie électrique à partir de sources d’énergie solaire constitue une étape cruciale dans l’accélération du chantier de développement des énergies renouvelables au Maroc», lit-on à cet effet. Le renforcement des capacités de stockage et de stocks de sécurité des hydrocarbures au niveau national devrait également être pris en considération. «Il devient impératif de veiller à l’installation de nouvelles capacités de stockage et au respect des exigences réglementaires en matière de stocks de sécurité avec la mise en œuvre progressive des réserves de produits stratégiques de manière décentralisée, notamment au niveau des grands centres de demande», lit-on.

L’impératif étant également de diversifier les sources d’approvisionnement en produits énergétiques. Une nécessité qui devrait contourner tout risque de rupture dans les périodes de crise. Parmi les urgences soulignées on relève la concrétisation des objectifs et mesures sectoriels en matière d’efficacité énergétique et de rationalisation de la demande. Il est à rappeler que la stratégie énergétique du Maroc aspire à réduire la consommation énergétique finale de 20% en 2030. «La mise en œuvre de la feuille de route de l’efficacité énergétique devait profiter de la conjoncture actuelle pour inciter les différents opérateurs ainsi que les ménages à s’engager activement dans la réalisation des programmes et ou équipements moins énergivores», peut-on retenir dans ce sens. Le renforcement de la sécurité énergétique passe également par une rationalisation de l’usage de l’énergie. Ceci passe à travers l’instauration d’une tarification de l’électricité qui incite à déplacer une fraction de la demande vers des plages creuses. Le but étant de lisser la consommation électrique et la mise en place des incitations en faveur d’un usage rationnel de l’électricité.

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