Economie

Le Maroc protège sa zone maritime

Le Maroc, «en tant que membre associé de l’Union européenne et pays voisin de la catastrophe a décidé de soumettre à une déclaration préalable tous les navires monocoques de plus de 15 ans transportant des hydrocarbures ou autre matière présentant un risque pour l’environnement marin». La déclaration émane du ministère de l’Equipement et des transports et elle signifie que le Maroc est enfin passé à l’attaque dans la défense de son territoire maritime.
La catastrophe environnementale et économique engendrée par le naufrage du navire Prestige ne pouvait en effet laisser les autorités marocaines indifférentes. Ces dernières ont décidé de renforcer les procédures de passage des pétroliers au large de ses 3.500 kilomètres de côtes. L’annonce de cette décision survient après que la France, l’Espagne et le Portugal aient imposé les mêmes restrictions. Elle vise tous les navires croisant dans les eaux de la zone économique exclusive marocaine (ZEE), soit jusqu’à 200 milles marins du littoral. Avec l’Espagne, le Maroc est par ailleurs co-gardien du détroit de Gibraltar, large de 14 kilomètres, et qui est l’un des tous premiers points de passage de la navigation mondiale. Les ports et eaux territoriales marocains constituent également le point de passage d’un nombre croissant de navires transportant souvent des matières à haut risque.
La Commission européenne n’a pas manqué de saluer, vendredi, cette mesure. Pour Gilles Gantelet, porte-parole de la Commissaire européenne chargée des transports et de l’Energie Loyola de Palacio, il est grand temps que non seulement les Européens, mais aussi les autres pays voisins prennent toutes les mesures pour se protéger. «Protéger les ports européens ne sert à rien si on ne protège pas non plus les ports du Maghreb. La marée sera la même», a expliqué le porte-parole, précisant que l’exécutif européen demandera un mandat de discussion avec les pays du Maghreb, le Maroc en particulier, pour traiter des questions de sécurité maritime. L’ampleur de la catastrophe écologique a amené la Commission européenne, l’exécutif permanent de l’UE, à proposer aux ministres européens des Transports, réunis depuis jeudi à Bruxelles, d’interdire les ports de l’UE à tous les pétroliers à simple coque transportant du fuel lourd. L’interdiction européenne devrait entrer en vigueur dès janvier prochain sur la base d’un simple accord administratif avant d’être entérinée par des textes juridiques, au plus tard en juillet 2003.
Les ministres proposent également d’accélérer le calendrier prévoyant l’interdiction progressive des pétroliers à simple coque pour le transport des autres types d’hydrocarbures, sans fixer de date précise. Ces propositions qui doivent être entérinées par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de Copenhague des 12 et 13 décembre, recommandent aussi de généraliser les mesures du type de celles adoptées par la France et l’Espagne à Malaga le 26 novembre, visant à repousser à plus de 200 milles de leurs côtes les navires transportant des matières dangereuses.
Le Maroc qui avait exprimé sa solidarité avec l’Espagne et les populations affectées, avait annoncé son adhésion à la déclaration franco-espagnole en vue d’assurer une «meilleure sécurité de la navigation et faire en sorte que ce genre de catastrophe ne se reproduise pas à l’avenir».

Related Articles

EconomieUne

Du Souss à Dakhla, la voie express qui change le visage du Sud

Elle symbolise l’ambition d’un Royaume qui mise sur la connectivité pour bâtir...

EconomieUne

Small Business Act et accompagnement non financier : Le CESE trace la feuille de route pour les micro, très petites et petites entreprises

Selon le CESE, les impacts économiques générés restent en-deçà des attentes en...

EconomieUne

Cap 2030 : Comment orienter l’épargne nationale vers les grands projets structurants ?

L’Association de gestion et fonds d’investissement marocains lance la réflexion Financement :...

EconomieUne

Une impulsion agricole durable à El Jadida et Benslimane

Trois projets structurants sont en marche dans les deux provinces

Lire votre journal

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus