Le Maroc vient de se donner le moyen de parer aux risques liés à la volatilité des marchés internationaux et ceux liés aux risques de change et de taux d’intérêt pour les prêts mobilisés auprès des créanciers autres que la Banque mondiale.
Pour cela, le Maroc et la Banque mondiale viennent de signer, lundi à Washington, un avenant à l’accord-cadre «Master Derivatives Agreement», ou accord maître de dérivés (MDA), qui fût contracté par les deux parties en 2004. Ainsi, Zouhair Chorfi, directeur du Trésor et des Finances extérieures au ministère de l’Economie et des Finances, et Kenneth G.Lay, vice-président et trésorier de la Banque mondiale, ont apposé leurs signatures sur l’accord en question en marge des assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, tenues dans la capitale américaine.
L’objectif étant de procurer au Maroc de meilleures solutions en matière de couverture de risques par rapport à celles dont il bénéficiait jusqu’à présent, en la matière.
De fait, M. Chorfi a souligné que l’arsenal juridique dont dispose actuellement le Maroc est, pour lui, un outil traçant la continuité de la politique qu’il mène en gestion active de la dette extérieure. Il s’agit notamment de l’optimisation des risques liés à cette dette, surtout pour ce qui est des risques de taux d’intérêt et de change, étant deux éléments à base fluctuante.
Aujourd’hui de grands partenaires, le Maroc et la Banque mondiale consolident plus encore leur coopération par la signature de cet accord. Suite d’un premier accord signé entre les deux parties, qui offre au pays signataire avec l’institution internationale une panoplie de produits de couverture des risques pouvant toucher à leur portefeuille de dettes, et de même de limiter le poids de la volatilité des marchés sur leur économie.
Il s’agit d’échanges monétaires, d’échanges de taux d’intérêt et taux plafonnés et d’échanges de marchandises. Sous un autre volet, le Maroc s’est porté plaidant pour une «mondialisation équitable». M. Chorfi a souligné que «dans le contexte actuel de mondialisation rapide, nous sommes de l’avis que la Banque mondiale et l’ensemble des partenaires au développement, se doivent d’oeuvrer pour que cette mondialisation soit équitable en vue de faire plus et mieux en termes de partage des fruits de la croissance mondiale». Et d’ajouter que le partage des fruits de cette croissance serait à même de limiter les effets des tensions sociales qui impactent négativement le développement des pays.
Par ailleurs, le représentant de M. Salaheddine Mezouar, gouverneur de la Banque mondiale pour le Maroc, a qualifié d’inadmissible le fait que l’Afrique subsaharienne soit écartée du processus de la mondialisation. Cela, pour confirmer le soutien du Maroc aux thèmes-phares défendus par la banque. Notamment le renforcement de son rôle en Afrique subsaharienne, l’appui aux Etats fragiles sortant de conflits, l’inclusivité dans les pays à revenu intermédiaire et la préservation des biens publics mondiaux En outre, le Maroc a mis en avant la nécessité de faciliter l’accès au financement de la BIRD pour les pays à revenu intermédiaire n’ayant pas accès au marché financier international, et éventuellement pour les pays éligibles IDA susceptibles de rejoindre le groupe des pays à revenu intermédiaire.
Ainsi, le Maroc a souligné l’importance d’octroyer des prêts sans garantie souveraine aux entités publiques et aux collectivités territoriales des pays membres.
Il a appelé, à cet égard, la BM à innover notamment en matière d’instruments afin de répondre efficacement aux demandes de financement de projets à caractère régional et supranational et de permettre aux pays de faire face aux chocs exogènes.