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Le Maroc sécurise son espace maritime avec cinq parcs naturels

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«La création de ces espaces protégés a pour but de conserver et de protéger les écosystèmes marins fragiles (ressources et habitats), appuyer les modes de vie traditionnels des communautés côtières locales, et renforcer la résilience aux changements climatiques et problèmes environnementaux».

Cinq aires marines protégées désormais classées comme parcs naturels. En effet, une nouvelle décision du ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts vient d’être publiée au Bulletin officiel annonçant le classement de cinq aires marines protégées comme parcs naturels, en vertu de l’article 14 de la loi 22/07 relative aux aires protégées au Maroc. Il s’agit de quatre zones sur la façade atlantique et une cinquième sur la côte méditerranéenne. Dans les détails, l’aire protégée d’Alboran sur la côte nord du Maroc a été classée comme parc naturel.

La liste comprend également quatre zones sur la façade atlantique notamment le parc naturel de Mogador, le parc naturel d’Agadir et le parc naturel de Massa ainsi que le parc naturel de Boujdour. Il faut préciser que la décision de la création de nouvelles aires protégées et le reclassement de trois autres avaient été annoncés en avril 2023 à l’occasion de la première réunion de la Commission technique des aires protégées (CTAP).

Cette rencontre avait été notamment consacrée à l’examen et au lancement de la création de deux nouvelles aires marines protégées (AMPs) à Boujdour et Agadir. Il a également été question du reclassement des AMP Alboran, Massa et Mogador conformément à la nouvelle législation sur les aires protégées, créée en 2014 selon la législation de la pêche. Lors des travaux de ladite réunion, la Commission avait souligné l’importance des aires marines protégées dans la préservation des ressources marines, notamment dans le cadre de l’engagement ferme du Maroc concrétisé par son adhésion à la Convention internationale sur la diversité biologique mais aussi de la vision déjà établie par le département de la pêche maritime en matière de gestion appropriée des ressources et de l’écosystème marins.

Les secteurs concernés, énoncés ci-après, ont affirmé, lors de cette réunion, leur engagement et leur collaboration dans le processus de création et de reclassement des AMP. La CTAP comprend parmi ses membres le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le ministère de l’intérieur, le ministère de l’économie et des finances, le ministère de la transition énergétique et du développement durable, le ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication, le ministère du tourisme, de l’artisanat, de l’économie sociale et solidaire, le ministère de l’équipement et de l’eau et le ministère du transport et de la logistique. Selon la région, objet de création des AMP, les représentants locaux avaient été invités à y participer.

Pour rappel, la commission en question est chargée, conformément à la réglementation en vigueur, d’examiner et de donner son avis lors des différentes phases de création des aires marines protégées, notamment l’enquête publique et le plan d’aménagement et de gestion de ces espaces. Le Maroc prévoyait d’augmenter sa superficie des espaces marins protégés en vue d’honorer ses engagements à l’international en matière de biodiversité, notamment le nouveau cadre mondial après 2020 qui prévoit à l’horizon 2030 l’augmentation de la superficie des espaces protégés à hauteur de 30% des ZEEs nationales et l’ODD 14 qui prévoyait dès 2020 de préserver au moins 10% des zones marines et côtières à l’échelle mondiale.
L’Union internationale de la conservation de la nature décrit les AMP comme des espaces géographiques côtiers et/ou marins clairement définis, reconnus, consacrés et gérés, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés.
La création de ces espaces protégés a pour but de conserver et de protéger les écosystèmes marins fragiles (ressources et habitats), appuyer les modes de vie traditionnels des communautés côtières locales, renforcer la résilience aux changements climatiques et problèmes environnementaux, résoudre les conflits entre les différentes parties prenantes et protéger les sites culturels. Les AMP mises en place au Maroc sont de la catégorie VI «Aires protégées pour la gestion des ressources naturelles» de l’UICN. Ce sont des aires marines protégées gérées principalement à des fins d’utilisation durable des écosystèmes naturels. Selon une étude réalisée il y a quelque temps par l’IRES (Institut royal des études stratégiques), 1,1% des eaux territoriales au Maroc, jusqu’à la limite de la zone économique exclusive, sont couvertes par des AMP.

La partie maritime du parc national d’Al Hoceima, créé en 2004, constitue, avec l’AMP d’Alboran dans la région de Jebha-Martil, les deux AMP marocaines sur la façade méditerranéenne. Les côtes atlantiques marocaines abritaient également avant la récente décision deux AMP, la première étant l’AMP de Mogador le long de la région Safi-Essaouira et la deuxième concerne l’AMP de Massa sur la côte Aglou-Sidi Ifni.

La dernière décision prise va certainement permettre au Maroc de renforcer la protection des zones marines selon une approche écologique et durable. Il faut préciser qu’une aire marine protégée (AMP) est une zone délimitée en mer, souvent au niveau côtier, dont les composantes et les ressources naturelles sont protégées de manière totale ou partielle. Les AMP sont aujourd’hui considérées comme un outil puissant et efficace, non seulement pour la préservation de l’écosystème marin, mais également pour la garantie aux communautés adjacentes d’un développement économique durable.

Aires Protégées au Maroc
Ecologie. Le Maroc dispose de 29 écosystèmes d’une valeur écologique très importante et riches en biodiversité floristique et faunistique. Afin de protéger l’écosystème, le département des eaux et forêts a élaboré en 1996 le Plan directeur des aires protégées qui avait identifié 154 Sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE) répartis sur une superficie de 2,5 millions d’ha et 10 parcs naturels suivant : le Parc National de Toubkal (1942) ; le Parc national de Tazekka (1950) ; le Parc national Souss-Massa (1991) ; le Parc National d’Iriki (1994) ; le Parc National d’AI Hoceima (2004) ; le Parc National de Talassemtane (2004) ; le Parc National d’Ifrane (2004) ; le Parc National du Haut Atlas Oriental (2004) ; le Parc national Khnifiss (2006) et le Parc National de Khénifra (2009). En plus de ce réseau de parcs nationaux, le Maroc s’est doté de quatre réserves de biosphère, qui viennent promouvoir des solutions réconciliant la conservation de la biodiversité et son utilisation durable. Il s’agit de : la réserve de biosphère de l’arganeraie ; la réserve de biosphère des Oasis du Sud du Maroc ; la réserve de la biosphère intercontinentale de la Méditerranée; la réserve de biosphère de la cédraie dans le Moyen Atlas. Concernant les zones humides, quatre sites ont été classés sites Ramsar en 1980. Il s’agit de la réserve de Merja Zerga, réserve de Sidi Bou Ghaba, Réserve de la lagune de Khnifiss, Réserve du lac Aguelmame Afenourir. Depuis, 26 autres sites ont été inscrits sur la liste Ramsar.

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