M. Benchaâboun devra notamment faire le point sur les dispositifs publics mis en place avant et après le déclenchement de la pandémie pour faciliter l’accès des entreprises notamment aux instruments de financement.
Un véritable bal des patrons des institutions financières au Parlement. Les députés accélèrent la cadence de leur mission sur les établissements bancaires et institutions assimilés. La commission parlementaire créée reçoit ce mardi le ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration. Pour avoir été lui-même dirigeant d’une grande banque à capitaux publics avant sa nomination, Mohamed Benchaâboun connaît bien le secteur et devra planter le décor avec les députés de la première Chambre.
Le responsable gouvernemental devra notamment faire le point sur les dispositifs publics mis en place avant et après le déclenchement de la pandémie pour faciliter l’accès des entreprises notamment aux instruments de financement. Mais la séance la plus attendue sera sans nul doute celle du mercredi avec un invité de marque. Le wali de Bank Al-Maghrib sera chez les parlementaires pour la deuxième fois en moins d’un mois.
Abdelatif Jouahri avait annoncé la couleur au cours de son dernier passage affirmant qu’il était prêt pour la réunion de la commission parlementaire des finances avec les représentants du secteur bancaire. Les répercussions de la crise sanitaire mais également et surtout le transfert des mesures prises par BAM en faveur des banques en matière de financement, au secteur économique et aux entreprises, seront au centre des discussions. Mais ce n’est pas tout. D’autres patrons d’institutions financières publiques défileront les jeudi et vendredi prochains.
C’est le cas notamment de l’AMMC, l’Office des changes et le Fonds d’équipement communal. Les réunions devraient se poursuivre la semaine prochaine avec d’autres patrons d’organismes financiers. Il faut préciser que la décision de former une mission d’information sur le secteur bancaire remonte avant la crise. En janvier dernier, la commission des finances de la Chambre des représentants avait décidé de mettre en place une mission d’information sur le secteur bancaire.
Les députés veulent à travers cette mission procéder à des visites de terrain auprès de la tutelle, à savoir le ministère de l’économie, finances et de la réforme de l’administration en plus de Bank Al-Maghrib (BAM) sans oublier la Trésorerie générale du Royaume (TGR). D’autres organismes figurent dans la liste des visites des parlementaires, notamment le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), la Caisse centrale de garantie (CCG) ainsi que les différents établissements bancaires. C’est en mars dernier que ladite commission a ainsi tenu sa première rencontre pour fixer les priorités et déterminer les données et rapports qui seront épluchés tout au long de la mission d’information. Reste à savoir si les réunions seront publiques. Certes, l’organisation des réunions des commissions d’enquête et des missions d’informations obéit à une réglementation différente mais les parties concernées peuvent toujours jouer la carte de la transparence pour permettre à l’opinion publique de suivre le débat parlementaire sur un sujet aussi important comme celui des banques et des taux d’intérêt.
Tâter le terrain
Les banques et le Parlement avec ses deux Chambres (représentants et conseillers) ont déjà eu l’occasion de discuter juste après l’annonce de la mission d’information parlementaire. Les deux parties ont ainsi organisé en janvier dernier, à Rabat, un grand séminaire consacré à la question du financement de l’économie nationale. Parmi les personnalités présentes à la manifestation, il y avait Habib El Malki, président de la Chambre des représentants, Hakim Benchamach, président de la Chambre des conseillers, ainsi que Mohamed Benchaâboun, ministre de l’économie, des finances et de la réforme de l’administration.
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), et Othmane Benjelloun, président du Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). Chacune de ces personnalités s’est prononcée sur le sujet phare du jour, le financement de l’économie. Le séminaire a duré toute la journée et des sources au sein de l’institution parlementaire avaient affirmé que les responsables comptent sur l’événement et le débat qui va en découler «pour sortir avec des recommandations applicables sur le terrain dans les meilleurs délais».
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Économie réelle
Selon le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, la banque centrale a répondu, jusqu’à présent, à l’intégralité des demandes de financement formulées par les banques commerciales. Abdellatif Jouahri, qui s’exprimait lors d’un point de presse tenu en mode visioconférence à l’issue de la 4ème session du Conseil de Bank Al-Maghrib de l’année, a mis l’accent sur l’importance de consolider la solvabilité des banques et leur capacité d’octroi de crédits, tout en insistant sur la nécessité de transmettre la politique monétaire via les banques aux opérateurs économiques.
C’est dans ce sens qu’il a relevé que cette transmission portant sur le niveau des taux débiteurs par les banques constitue un des critères “que nous allons pondérer de façon importante” pour les demandes de financement de ces dernières auprès de la banque centrale. Et d’ajouter que l’économie réelle doit profiter et bénéficier de façon sensible de la baisse historique et importante du taux directeur à 1,5%, compte tenu des circonstances exceptionnelles liées à la pandémie.
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