La consommation du gaz naturel à l’horizon 2020 devrait atteindre quelque 1,1 milliard de m3 en 2006 et 2,7 milliards en 2010. A l’horizon 2020, cette consommation devrait s’élever à 5,1 milliards de m3, dont 3,3 milliards dans le seul secteur de l’électricité. C’est conscient de ces enjeux à venir que le ministère de l’Energie et des Mines vient de finaliser l’élaboration du tant attendu plan gazier. Un plan qui prévoit d’alimenter plusieurs villes marocaines, à savoir Oujda, Nador, Fès, Meknès, Khemisset, l’axe Kénitra-Casablanca, Jorf Lasfar et Agadir. La part du gaz revenant au Maroc, au titre de la redevance de transit, sont pour le moment, de 600 millions de m3 par an, dont 540 millions de m3 seront utilisés par la centrale de Tahaddart. Des travaux sont actuellement en cours pour que cette part soit de 800 millions de m3. Ceci, par le biais d’une augmentation de la capacité de transit de 8,5 milliards de m3 à 12,5 milliards de m3. Des travaux dont l’achèvement est prévu à la fin du troisième trimestre 2004. A l’instar d’autres pays non producteurs de gaz, il est également prévu de compléter ce dispositif par deux autres projets, à savoir l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) par voie maritime et l’achat de quantités additionnelles de gaz naturel en utilisant l’opportunité qu’offre le Gazoduc Maghreb Europe (GME). En cas de découverte de gaz, selon le ministre, l’intégration de la production locale dans les infrastructures de transport, de réception et de transformation de GNL. Le budget de l’Etat ne sera pas sollicité. Ce sera aux investisseurs nationaux et étrangers de les prendre en charge. « Rien que pour la construction d’un terminal GNL, et de son réseau de base, il faut compter quelque 650 millions de dollars», indique la revue. S’agissant des consommateurs, le premier à bénéficier de l’utilisation de gaz naturel, c’est le secteur électrique. La part du lion sera dans ce sens réservée à la centrale de Tahaddart. Pour la Fédération de l’énergie, le gaz naturel est un combustible intéressant. Ceci, dans la mesure où il implique des coûts de moindre importance. C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons de coût que l’Office national de l’électricité (ONE) a avalisé la construction à Aïn Beni Mathar d’une centrale thermo-solaire à cycle combiné (90% gaz naturel et 10% solaire), de 220 MW et dont l’achèvement est prévu en 2008. Dans le cadre de la libéralisation, l’ONE est également en train de prospecter dans le Nord du pays un nouveau site pour la construction d’une centrale à cycle combiné d’environ 400 MW. Si le projet aboutit, il faudra pour le fonctionnement de la future centrale 600 millions m3 de gaz naturel. D’autres secteurs potentiels seraient également demandeurs. Il s’agit des phosphates, du raffinage, de la co-génération, de l’industrie du froid, de la climatisation et chauffage, de l’utilisation domestique et du secteur tertiaire. C’est la raison d’être des bretelles à construire. S’agissant de la co-génération, il est prévu un grand projet dans le Sud du Maroc qui combinerait production d’électricité et dessalement de l’eau de mer.