Economie

Le prix du poulet appelé à augmenter

© D.R

Les aviculteurs nationaux craignent une flambée du prix du maïs sur le marché international. La Fédération interprofessionnelle des aviculteurs (FISA) vient de demander une exonération temporaire des droits de douane sur cet aliment essentiel dans l’élevage.  «La tonne de maïs, qui coûtait 125 dollars en juin dernier, est passée cette semaine à près de 175 dollars. Les professionnels du secteur aussi bien au Maroc qu’à l’étranger s’attendent fatalement à arriver au mois de décembre prochain à 200 dollars la tonne», précise Youssef Alaoui, président de cette fédération. Dans une lettre récemment adressée au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes, la Fisa demande un taux minimal de 2,5 % des droits de douane au lieu des 17,5%.
Quel sera donc l’impact de cette hausse du prix du maïs sur le consommateur marocain?
«Il faut s’attendre à une revalorisation du prix du poulet sur le marché national. Nous estimons cet impact entre 50 centimes et un dirham de plus pour chaque kilogramme», tient à préciser M. Alaoui.
Au Maroc, plus du tiers (36,3%) des protéines animales dans la ration alimentaire moyenne du consommateur est fourni par le secteur avicole. Or, ce secteur est un gros consommateur de maïs.
«Malheureusement, la culture du maïs n’a pu se développer malgré le soutien de l’Etat qui n’accorde pas le même intérêt pour l’aviculture. Aujourd’hui, les besoins en cette denrée sont satisfaits en quasi-totalité via les importations», ajoute un professionnel du secteur. Les aviculteurs marocains importent le maïs essentiellement des Etats-Unis d’Amérique et de l’Amérique du Sud, notamment l’Argentine. Face à la hausse vertigineuse et fluctuante du prix du baril du pétrole, le maïs est désormais utilisé pour la production de l’éthanol. «Avec un baril frôlant les 70 dollars, le prix de revient pour la fabrication de carburant à partir du maïs est de plus en plus intéressant», explique un membre de l’Association des fabricants d’aliments composés (AFAC) relevant de la Fisa.
L’éthanol est obtenu après fermentation ou distillation de l’amidon contenu dans certains végétaux, dont le maïs. Ce biocarburant permet, grâce à l’oxygène qu’il contient, de réduire les émissions de gaz carbonique et les composants imbrûlés de ce carburant. Les promoteurs de cette nouvelle source d’énergie soulignent que l’éthanol est un hydrocarbure renouvelable, qui ne se tarit pas et qui peut se substituer au pétrole.


 Le maïs, un carburant vert


Les experts mondiaux précisent que le maïs n’est pas la seule plante susceptible de produire de l’éthanol. Mais, c’est bel et bien sa rentabilité qui fait de cet aliment un carburant vert.  En effet, une tonne de maïs produit 3,7 hectolitres d’éthanol, contre seulement 1 hectolitre pour une tonne de pommes de terre ou de betterave.  Le maïs produit même plus d’éthanol à l’hectare que le blé. Dans la conjoncture actuelle mondiale, l’éthanol est le biocarburant d’avenir selon les observateurs internationaux. À titre d’exemple, en France, la fiscalité dans ce domaine a été assouplie pour permettre d’incorporer davantage d’éthanol dans l’essence.

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