Economie

Le retard des patrons

Abderrazek El Mossadeq, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Affaires économiques et générales et de la Mise à niveau de l’économie, ne s’attendait pas au réquisitoire qui l’attendait en prenant part à la première assemblée plénière de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) en 2003.
Cette dernière a eu lieu à Casablanca le 4 février dernier. M. El Mosaddeq était venu pour assister à une réunion, somme toute ordinaire, avec en toile de fond une discussion sur la conjoncture économique nationale et les perspectives de développement. C’était effectivement le cas au début et les opérateurs n’ont pas manqué de souligner leur optimisme. Les signaux de relance sont là et 2003 est en passe d’être une année de rupture par rapport à 2002 qui a été plutôt été une année d’attente pour l’économie nationale. Elle a été également l’année des réformes précipitées puisque certains textes importants concernant notamment l’assurance maladie obligatoire ou encore celui se rapportant aux accidents de travail qui a été adopté hâtivement. «Ces textes ont été légiférés sous le coup de l’accélération sans concertation avec les opérateurs qui sont pourtant les premiers concernés et qui en subiront les conséquences», a souligné Hassan Chami, président de la CGEM. Pour ce dernier, plusieurs dossiers importants ont été ouverts, mais peu ont été traités. Seule note positive, la nomination de Driss Jettou en tant que chef de l’Exécutif. «Nous avons eu l’heureuse surprise d’avoir l’un des nôtres désigné Premier ministre», a indiqué M. Chami.
Partant, «notre appétit de réformes est devenu grand», a poursuivi ce dernier. Les opérateurs affichent donc leur optimisme d’autant plus que les mécanismes pour la concrétisation des promesses contenues dans la déclaration gouvernementale sont en train de se mettre en place et qu’ils sont largement sollicités. En effet, des réunions sont tenues chaque semaine au niveau du département d’El Mossadeq pour lever les entraves qui bloquent le développement économique.
En attendant, les opérateurs n’ont pas manqué de signifier au ministre de la mise à niveau que des réformes urgentes sont de mise et que le temps leur est compté. Ces derniers ont notamment souligné les difficultés qu’ils rencontrent pour financer leurs projets de développement alors que les fonds existent et qu’ils sont très mal exploités.
Pour le ministre de la Mise à niveau, le pays a effectivement perdu beaucoup de temps, mais l’erreur n’incombe pas seulement aux différents gouvernements qui se sont succédé. «Certains opérateurs bloquaient les réformes qui ont été initiées, il y a plus d’une dizaine d’années», a répliqué M. El Mossadeq. «Des industriels n’en voulaient pas considérant qu’ils pourraient constituer un élément de blocage», a-t-il ajouté. Ce dernier qui entend faire de l’entreprise le point focal de la croissance économique nationale a par ailleurs exhorté les opérateurs de ne pas transmettre leur méfiance à leurs homologues étrangers. Il y va du développement de l’investissement étranger au niveau du pays. «J’espère que les opérateurs traduisent la confiance qu’ils affichent par des actes concrets», a-t-il conclu. Quoi qu’il en soit la réflexion continue pour relancer le développement du tissu économique national et drainer des investissements étrangers. Parmi les solutions envisagées, figure notamment le regroupement des organismes qui s’occupent de la promotion (la Direction de l’Investissement, le CMPE et la Maison de l’Artisanat) au sein d’une même structure. En tout cas, M. El Mossadeq compte sur l’implication des opérateurs pour enclencher le train de mesures prévues.

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