Le temps d’une journée d’étude, la très célèbre Silicon Valley, ce véritable centre mondial de la haute technologie a fait le déplacement au Maroc. En visite de cinq jours au Maroc, 14 PDG de quelques-unes des entreprises de high-tech de pointe les plus en vue dans le monde ont été les invités de la BMCE Bank lors des «Rencontre avec la Silicon Valley». Des rencontres portées sur l’innovation et le outsourcing qui ont eu lieu jeudi 3 décembre à Rabat, en association avec l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs et l’Université Al Akhayawne. Texas Instruments, Agilent Technologies, Qualcomm, et Greenberg Traurig ainsi qu’une dizaine d’entreprises étaient donc parmi nous. Objectif : étudier les moyens de renforcer leurs partenariats avec des parties marocaines dans le domaine de la haute technologie avec des chercheurs marocains.
Faire connaissance et travailler ensemble. Tels ont été, selon le directeur général de l’EMI, Ramdane Khalid, les mots d’ordre de cette conférence qui s’inscrit dans le cadre de l’accord de libre-échange mis en place entre le Maroc et les Etats-Unis. Au centre des ateliers qui ont eu lieu lors de cette journée, l’élément humain. Les ingénieurs marocains étant connus pour leur formation solide et leur coût compétitif, «ils constituent un attrait pour ces grandes multinationales intéressées par des parts de marché», a dit M. Ramdane, dans des propos relayés par la MAP.
L’espoir n’est autre que de voir ces grandes entreprises installer des laboratoires de recherche au Maroc, une «aubaine» pour le développement du pays et un frein pour la fuite des cerveaux. Un optimisme partagé par la partie américaine. Le président du Wordwide EDA du groupe Texas Instruments a fait savoir que cette conférence a été l’occasion de mieux apprécier la qualité et les champs de recherche sur lesquels travaillent les chercheurs marocains. « L’innovation n’a pas de frontières. Nous travaillons avec les chercheurs des quatre coins du globe, et le Maroc en a de très bons », a-t-il déclaré.
Le directeur général adjoint de la BMCE Bank, M’Fadel El Halaissi, s’est félicité de son côté de la tenue de cette conférence, « une première », car c’est la première fois qu’il y a une convergence d’intérêts entre une entreprise (BMCE), l’université et les entreprises qui travaillent sur un secteur particulier, à savoir les semi-conducteurs et la haute technologie. «L’idée est partie d’un constat, à savoir que les nouvelles technologies sont accaparées par le monde développé, et souvent nos chercheurs et nos ingénieurs ne font que de la sous-traitance pour ces grandes multinationales européennes et américaines », a-t-il déploré. En marge de cet événement, une convention a été signée avec la société américaine «Atrenta», pionnière des outils d’aide à la vérification du design et de conception des circuits intégrés. En vertu de cette convention, Atrenta va céder à l’EMI et à Al Akhawayn un progiciel très important et très coûteux pour la conception de puces électroniques. Ce logiciel, actuellement utilisé uniquement par quatre universités des plus prestigieuses aux Etats-Unis (MIT, Stanford, Caltech et Princeton) sur les 3.000 que compte ce pays, sera cédé pour une période de dix ans à l’EMI. Cela va permettre non seulement de dispenser une formation de haut niveau aux ingénieurs, mais également d’acquérir une technologie de pointe dans ce domaine. Et le directeur de l’EMI de souligner que « nous avons déjà une expérience concluante et notre souhait est de l’enrichir ». De fait, l’EMI s’enorgueillit d’ores et déjà d’avoir dans ses murs, une société STMicroelectronics, leader en Europe et 3ème dans le monde dans le domaine de l’électronique, qui a recruté 150 ingénieurs et compte installer prochainement un laboratoire de recherche à Rabat qui emploiera quelque 600 ingénieurs d’ici trois ans, l’objectif à terme est d’atteindre un effectif de 1750 chercheurs.