Affaire promptement revendue par son créateur … le Sabal est certainement la dernière demeure de Maître que la voracité de nos “élégants” promoteurs immobiliers ont bien voulu nous laisser admirer – (la rue des vieux marrakchis à Gueliz, Marrakech, finit sous les coups de boutoir d’être détruite , encore 3 villas derniérement). Il faut dire que l’endroit a été classé monument historique je crois – maison typique des années 20, marbre noir, dorures, grilles en fer forgé dans le style de Poilerat. Superbe ensemble restauré avec goût – comme je l’indiquais déjà dans un papier précédent jardin parfaitement entretenu, palmiers taillés et lumière au pied découpent les feuilles dans la nuit marrakchie et donnent à l’ensemble un air de fête… Le déjeuner est servi à l’extérieur !
Trop souvent ce type de table donnant sur une artère principale finit en médiocrité révérencieuse tant la clientèle de guerre lasse choisit le premier restaurant bien placé sur son parcours du touriste combattant!
Singulière table en tous les cas hésitant entre le folklore “table tendance” et le restaurant assis bien sage dans la série “bourgeoisie du 16éme ardt”.
Double carte moitié influence marocaine, moitié influence européenne bondissante et classique en diable, moussaka de rouget, camembert chaud, minute de saumon, pastilla au poulet plus classique et autres tajines…
Jeune directeur français de salle pétillant et hyper actif… Souriant ! et service presque exclusivement féminin racé. Clientèle chic dans la série chemise Prada , pantalon Armani, montre Rolex et Adidas au pied “bof” du beau linge… Service sur 2 étages, toujours les mêmes affreuses copies de tableau qui se veulent orientalisantes , banquette rouge, mur en tadelak rouge, cheminée très Napoléon III dans leurs jus – un avant goût déco Garcia – qui devrait nous être servi prochainement ailleurs, j’y reviendrai !
Bonheur visuel, assiettes structurées élégantes, flatteuses à l’œil, les légumes vapeur juste croquant, chauds ! quoi de plus bête que des haricots “mange tout” encore faut-il savoir les amener à la bonne cuisson!
Assortiment de salades marocaines “sans plus” et correctes , tartare de viande de bœuf réellement coupé au couteau accompagné d’une garniture de pommes vapeur (qui n’avaient pas séjourné dans la marmite une semaine…) 130 dh, paupiette de sole 2 pièces copieuses 150 dh, sauce fine et légère peut même déglacé au vin blanc ? – je n’en donnerais pas ma main à couper ! – Bravo… 1 couscous “grand sud” qui défendait fort bien les couleurs du pays, et un suprême de volaille 130 dh qui contre vents et grippes aviaires nous a redonnât des couleurs… Pastilla au lait traditionnelle excellente, fines feuilles de pastilla saupoudrée de cannelle.
Moment spectacle 3 danseuses du ventre “pas vulgaires enfin”, deux musiciens au rez-de-chaussée interprétant de la musique classique orientale.
Bref, le Sabal revient en première ligne, et redevient fréquentable gastronomiquement !
Ce n’était pas le cas précédemment … Qu’on se le dise !
Comptez 250/350 DH
Le Sabal restaurant bar, Avenue Mohammed V -Gueliz – Marrakech
Chef de cuisine Younes
• Pandore