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Le secteur avicole a les capacités d’aller encore plus loin

© D.R

Avec une consommation de volailles au Maroc qui s’élève à 22 kg par an par habitant

Expansion
Le secteur avicole au Maroc a connu durant ces dernières années des avancées importantes. Son expansion vers l’export témoigne de cette vitalité. Parallèlement son rôle pour assurer la souveraineté et la sécurité alimentaires est incontournable.

Actuellement, le secteur avicole «est mieux organisé», affirme Youssef Alaoui, président de la FISA, relevant que cela a permis d’assurer l’autosuffisance pour le Maroc en matière de volailles. «A ce stade, nous sommes au 3ème contrat programme avec le ministère de l’agriculture avec des objectifs bien ciblés », ajoute-t-il. Faisant référence à l’évolution du secteur, il explique qu’avant «on avait des problèmes de foncier (…) et s’il n’y avait pas l’Etat pour nous accompagner dans la mise à disposition des terres avec des prix abordables on n’aurait pas pu faire des investissements. Il s’agit de contrat de location de longue durée et si l’investissement n’est pas fait selon ce qui a été décidé, il y a retrait des terres», souligne Youssef Alaoui lors de la conférence-débat organisée par ALM sous la thématique de la souveraineté et la sécurité alimentaires. Dans ce sens, l’organisation du secteur, les contrats d’objectifs et le contrat de partenariat public-privé dans ce domaine ont permis d’atteindre les objectifs fixés. Par ailleurs, le président de la FISA dévoile qu’au Maroc la consommation des produits de volailles atteint un niveau de 22 kg de poulets par an par habitant et 200 œufs par an par habitant. Sur une production par semaine de 8,5 millions de poussins, 1,5 million est exporté et pas que vers l’Afrique «puisque dernièrement on a exporté vers les Emirats Arabes Unis», revèle-t-il. En effet, comme le mentionne le président de la FISA, ces ouvertures vers l’export n’étaient pas envisageables avant indiquant que les capacités actuelles du secteur permettraient d’aller encore plus loin. Concernant les prix dans le secteur agricole y compris pour l’aviculture, le président de la FISA assure qu’ils restent compétitifs comparé à d’autres pays.

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Questions à Youssef Alaoui, président de la FISA

«Il faut développer nos capacités de stockage de matières premières»

Consommation
Rester compétitif et que le pouvoir d’achat puisse permettre de consommer plus de poulets et d’œufs. Ce sont quelques-unes des perspectives de la FISA pour le reste de l’année 2023. De plus, les installations actuelles permettent d’élever le niveau de consommation. Sur cette question et bien d’autres, Youssef Alaoui s’est confié à ALM lors d’un entretien en prélude de la conférence-débat organisée jeudi dernier.

ALM : Les aliments composés pour la volaille seront subventionnés de 1,1 MMDH dans le cadre du programme exceptionnel d’appui au secteur agricole. Qu’est-ce que cet appui vous permettrait de combler ?
Youssef Alaoui : Comme vous le savez, le secteur avicole c’est avant tout du vivant. Il y a des vagues de chergui qui peuvent poser problème sur les élevages. Nous avons même connu des taux de mortalité de 15 à 20%. L’Etat a mis en place des aides pour assurer le refroidissement des bâtiments. Les éleveurs en bénéficient. Ainsi, les aides accordées par le ministère de l’agriculture permettent actuellement de s’équiper de systèmes de refroidissement dans les fermes. Pour ce qui est du programme Royal des 10 MMDH, 1,1 MMDH est consacré à la subvention de l’aliment composé pour faire en sorte que lorsque les prix sont élevés comme on l’a connu durant une période de 2023, que l’Etat puisse intervenir en subventionnant les aliments pour que les prix restent à des niveaux raisonnables.

Pouvez-vous nous donner un aperçu sur le secteur avicole actuellement et sur son évolution ?
Le secteur a évolué depuis plus de 20 ans. Nous en sommes au 3 ème contrat programme. Nous sommes partis d’un secteur un peu désorganisé. L’interprofession s’est constituée en 1995, soit près de 30 ans passant d’un secteur qui connaissait une consommation assez basse et dirigé vers l’importation à un secteur autosuffisant. Mieux encore, nous sommes depuis presque dix ans exportateurs. Nous sommes sur des niveaux de consommation de 22 kg de viande de volailles par an par habitant et 200 œufs par an par habitant contre une moyenne en Afrique de 3 kg par an par habitant de viande de volaille et 30 œufs par an par habitant. Et donc, nous sommes à des niveaux de consommation supérieurs de 8 à 10 fois par rapport à l’Afrique. Maintenant, il faut viser plus haut. C’est une protéine qui reste accessible et pas chère. C’est un secteur qui doit continuer à s’organiser pour une meilleure valorisation et distribution.

En tant qu’acteur important dans le développement de la chaîne alimentaire, quelles sont vos solutions pour parer à l’insécurité alimentaire ?
Au niveau de notre secteur d’activité, nous pouvons aller encore plus loin. En effet, nous avons les capacités de passer à un niveau de 30 à 32 kg par an par habitant avec les installations qu’on a actuellement. Le souci n’est pas là. Si je reviens à la sécurité alimentaire, la partie matière première n’est pas produite au Maroc. Cela concerne le maïs et le soja. On ne va pas dire que le Maroc va devenir demain un producteur de maïs et de soja mais il faut qu’on sécurise notre approvisionnement. Nous avons des capacités de stockage de matière première qui sont là. Il faut les développer encore plus pour ne pas tomber dans des problèmes d’approvisionnement de matières premières.

L’expérience marocaine dans le secteur inspire beaucoup de pays frères africains. Pouvez -vous nous en dire un peu plus ?
Le Maroc a bien avancé là-dessus au point où effectivement il est devenu un modèle. En partenariat avec le ministère de l’agriculture en 2015, un centre de formation à Ain Jemaa a été lancé à Casablanca formant beaucoup de professionnels marocains mais aussi dans le cadre de la coopération Sud-Sud plusieurs de professionnels africains. Nous sommes à 2000 professionnels africains qui ont été formés et à partir de là l’exemple marocain a été dupliqué dans d’autres pays. Il faut savoir que la plupart des pays africains sont des importateurs. Ils ont compris l’intérêt de produire. Le secteur permet aussi de créer de l’emploi : l’élevage avicole pourvoit beaucoup d’emploi que cela soit dans les élevages, dans les abattoirs, et l’accouvage. Les pays du Sud peuvent offrir des opportunités d’emplois.

Qu’est-ce que la stratégie Génération Green apporte au secteur ?
Le contrat programme que nous avons signé cette année dans le cadre de la stratégie Génération Green consiste à créer de la valeur ajoutée. Effectivement on parle de la filière poulet, œuf et dinde mais il y a aussi d’autres filières à mettre en avant comme le poulet fermier. Nous sommes également en train de travailler sur le poulet beldi et pas mal de créneaux sur lesquels on peut avoir de la valeur ajoutée. Il faut renforcer aussi les abattoirs industriels. Avec le changement des habitudes de consommation on n’a plus presque de temps et donc il faut penser à des plats plus élaborés. C’est toute cette partie valeur ajoutée sur laquelle la stratégie Génération Green s’est focalisée. Elle englobe également la création de l’emploi dans le milieu rural. Il y a beaucoup d’opportunités d’emplois qui peuvent être créées dans le secteur.

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