Economie

Le secteur de l’acier en pleine refonte

La sidérurgie reste encore fragmentée entre une multitude d’acteurs, même si le rapprochement Arcelor-Mittal a crée un colosse trois fois plus gros que son principal concurrent. Une nouvelle donne qui, selon les analystes, devrait entraîner une refonte totale, les producteurs de petite ou moyenne taille étant obligés d’unir leurs forces pour survivre face au nouveau géant. La fusion Arcelor-Mittal devrait entraîner "un changement complet d’état d’esprit dans le secteur et entraîner encore plus de consolidation", explique la Société Générale dans une note.
Des mouvements contre lesquels certains groupes veulent se protéger: les numéros deux et trois mondiaux Nippon Steel et Posco ont annoncé vendredi une augmentation de leurs participations croisées, pour éviter d’être avalés à leur tour.
En ces temps d’explosion des prix des matières premières, les fusions permettent de peser face à des clients et des fournisseurs de fer et de charbon beaucoup plus gros et capables ainsi d’influencer la fixation des prix.
«Les sidérurgistes sont aujourd’hui pris en étau entre des clients et des fournisseurs de minerai qui sont beaucoup plus concentrés. C’est cela le véritable enjeu de la consolidation», explique-t-on chez Arcelor-Mittal. En effet, si le premier sidérurgiste, Arcelor-Mittal, détient 10% du marché mondial, les trois premiers producteurs de fer BHP Billiton, Rio Tinto et CVRD en détiennent 70%. «Les groupes veulent sécuriser leurs approvisionnements et réduire les risques» alors que «les prix ont atteint des records historiques», ajoute Anthony de Carvalho, économiste de l’acier à l’OCDE.
S’allier avec un groupe qui détient des mines prend donc aujourd’hui tout son sens. En acceptant d’être racheté par Tata, Corus bénéficiera des ressources en fer et en charbon du groupe indien. Même chose pour Arcelor-Mittal qui entend être autosuffisant en matières premières à 64% en 2010 grâce aux mines apportés lors de la fusion par Mittal.
Par ailleurs, les fusions dans le secteur devraient de plus en plus se faire selon un axe Nord-Sud pour allier avance technologique et bas coûts de production. «Les groupes veulent fusionner pour pouvoir accéder aux marchés d’économies plus stables et aux technologies occidentales mais en même temps jouir de bas coûts et de mines», juge M. de Carvalho. Selon, l’économiste, la vague de raprochements devrait se poursuivre notamment en Amérique Latine et en Russie.
Le milliardaire Roman Abramovitch souhaiterait créer un géant russe de l’acier en fusionnant la part de 41% qu’il détient dans Evraz avec Metalloinvest et Severstal, selon les médias russes. Severstal souhaite par ailleurs entrer en Bourse à Londres pour continuer à grandir, après avoir été éconduit par Arcelor. La Chine, avec 30% de la production et de la consommation mondiale d’acier, représente un autre terrain de chasse potentiel pour les groupes sidérurgiques. Mais la législation y interdit à un groupe étranger de prendre la majorité du capital d’un groupe, un frein à l’expansion dénoncé notamment par Lashkmi Mittal, qui ne cache pas sa soif d’acquisitions dans ce pays.                                   

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