Economie

Le secteur du cuir pourrait faire briller le Maroc à l échelle internationale

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Rien ne va pour les industriels du cuir au Maroc. Après avoir longtemps résisté aux aléas de la crise, le secteur se montre aujourd’hui dans ses plus faibles états. L’activité 2012 n’est point prometteuse pour les professionnels. Au titre du premier semestre de l’année en cours, les pertes sont énormes. Étant la plus concernée de toutes les fabrications, «la chaussure» en subit les conséquences. Et pour preuve : la valeur de ses exportations a fléchi de 20% à fin juin 2012. L’encours global s’est établi au premier semestre à 1,35 milliard de dirhams contre 1,69 milliard de dirhams enregistrés sur la même période de l’année précédente. En comparant par trimestre, la baisse est de 31% par rapport au deuxième trimestre 2011. Ces replis se veulent les plus alarmants de toutes les évolutions que peuvent connaître les autres industries au niveau national. «La situation est préoccupante, sachant qu’on a toujours été un secteur qui évolue constamment», souligne à ALM, Jamal Bahhar directeur général de la Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC). Le moral des industriels est plombé. La visibilité est nulle. Ainsi, les perspectives sont sombres. Le marché local, caractérisé par la domination de la sous-traitance, est face à une compétition agressive des prestations turques et chinoises. En effet, la chaussure chinoise est en invasion tuant progressivement les unités de production locale. «À ce jour, de nombreuses usines ont fermé. D’autres ne tarderont pas à baisser le rideau», explique M. Bahhar, précisant que «le secteur du cuir est mal-aimé et pourtant il pourrait faire briller le Maroc à l’échelle internationale». Les industriels ne croisent pas les bras. Ils sont déterminés plus que jamais à s’attaquer aux problèmes structuraux qui plombent leur secteur en amont et en aval. «Nous disposons d’une matière première de bonne qualité. La peau de notre cheptel est la meilleure qui puisse exister pourquoi donc ne pas investir cet atout au profit d’un secteur sain et fort ?», s’interroge M. Bahhar. Pour se libérer de la sous-traitance et passer à un statut plus performant, à savoir la co-traitance et le produit fini, plusieurs décisions devraient être prises d’urgence.  «Nous avons entamé une série d’entretiens avec le ministère de tutelle et les administrations qui s’y afférent en vue de déterminer un plan d’action incessant», explique M. Bahhar. La première proposition formulée est de déterminer une fiche de prix de référence avec les services douaniers afin de mettre fin à la concurrence déloyale observée sur le terrain. La Fedic coopère également avec le ministère de l’agriculture afin de sensibiliser les éleveurs à moderniser leurs mécanismes d’abattage.
Le processus de modernisation des tanneries est l’une des recommandations principales à laquelle s’intéresse la fédération. Les professionnels appellent également à la mise en place d’une zone industrielle dédiée à leur activité. Le choix s’est porté sur la région de Fès. Or ce projet tarde toujours à voir le jour. Entre-temps, les professionnels misent sur la formation afin de hausser le niveau des collaborateurs et garantir une meilleure productivité du secteur.

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