ALM : Qu’est ce que la taxe sur l’essieu implique et pourquoi vous la contestez ?
Abdelilah Hifdi : Cette taxe est relative à l’utilisation des routes et elle impose aux transporteurs de payer 9000 pour chaque véhicule. Elle pose un problème d’équité entre les différents segments de notre activité (urbain, interurbain et internationale) et c’est pour cela que nous n’avons cessé de la critiquer.
Nous avions demandé à ce qu’elle soit révisée l’année dernière. Notre requête a été acceptée par le ministère de tutelle, mais la procédure s’est arrêtée au Parlement qui a refusé sa promulgation. C’est pour cela que nous avions fait grève. Une grève qui a pris fin avec les promesses du gouvernement de procédé à un changement de cette taxe dans la loi 2003. Mais la promesse n’a pas été tenue. Si à cela on ajoute l’augmentation de la prime sur les accidents de travail, on court droit vers la faillite du secteur.
Et plus d’attractivité du secteur informel…
Exactement. Le secteur n’est tout simplement pas capable de supporter une telle surcharge. C’est pour cela justement que nous avons toujours milité pour la création d’un observatoire chargé de donner des indices sur les coûts dans le secteur afin de permettre plus de visibilité. Mais nos demandes sont restées lettres mortes.
L’Office national de transport (ONT), n’a-t-il pas un rôle à jouer dans ce sens ?
Depuis 1937, l’ONT est le seul commissionnaire dans le pays. Il bénéficiait d’un statut de monopole dans la régulation du secteur, mais il a également qui a connu des problèmes qui l’ont fait faillir à sa mission et nécessité sa mise à niveau. Maintenant que cet Office est en passe de devenir en S.A, chargé entre autres de promouvoir le secteur, c’est au ministère de nous aider. Chose qui tarde à venir. En attendant, le secteur sombre dans un coma mortel et connaît une paupérisation de ses opérateurs. Sinistré, le transport routier marocain ne pourra tout simplement pas s’imposer face sa libéralisation imminente.