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Le surendettement des consommateurs sous la loupe de la FNAC

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Première étude du genre menée par un mouvement consumériste

Le remboursement d’un crédit, l’achat d’une voiture, l’équipement domestique et les frais des études des enfants sont les principales motivations poussant les Marocains à, recourir à l’endettement.

Comprendre et appréhender le comportement des consommateurs face à l’endettement. Une question sur laquelle s’est penchée la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC). Cette étude, première en son genre, consacre le partenariat entre la Fédération et le ministère de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique. «L’objectif de cette étude est d’étudier et évaluer la perception des consommateurs par rapport à l’endettement et de proposer des solutions pour les sensibiliser et les protéger du surendettement que subit une grande partie des ménages», relève-t-on de Ouadih Madih, président de la FNAC. Du côté du ministère, Sara Charkaoui indique que «cette étude sert à cerner les attentes et à anticiper les interventions afin d’orienter les pouvoirs publics en matière de contrôle et de législation».

Et d’ajouter que «cette étude est une avancée majeure dans le domaine de protection des consommateurs. Elle permettra d’appréhender les facteurs comportementaux qui interviendront dans l’endettement ainsi que de comprendre le comportement du consommateur face à l’endettement et d’en évaluer le risque en vue de mettre en place un outil de gestion qui favorise une consommation plus consciente et rationalisée». Elles sont au total 2.082 personnes (63% hommes et 36,1% femmes) à être interrogées dans ce sens issues de 8 villes marocaines, en l’occurrence Casablanca, Fès, Salé, Tanger, Marrakech, Oujda, Rabat et Agadir. L’étude réalisée par le concours du cabinet Asteli porte sur des enquêtes en ligne ayant ciblé 950 participants, des enquêtes de terrain (1.100 participants) ainsi que 5 focus groupes de 6 à 7 personnes chacun.

Les constats de surendettement

Les principales conclusions tirées et dont la présentation a été faite vendredi 28 mai lors d’une conférence de presse, démontrent que le remboursement d’un crédit, l’achat d’une voiture, l’équipement domestique et les frais des études des enfants sont les principales motivations poussant les Marocains à, recourir à l’endettement. Se référant à l’étude de la FNAC, 31% des répondants ont eu recours à un second crédit pour solver le premier quitte à se surendetter alors que la pratique bancaire limite en effet le plafond des crédits à 40%.

Or, la FNAC souligne à travers son étude que cette clause n’est pas souvent respectée. Selon les statistiques révélées, 29,3% des répondants ne leur reste que 25% du salaire après endettement. De même, 40,5% des participants vivent avec 20 à 32% de leurs salaires contre 18% des personnes interrogées se contentent de 14 voire 40% de leurs salaires après remboursement de crédits. Ces chiffres illustrent clairement la méconnaissance des consommateurs du risque du surendettement. La fédération évalue le surendettement sur la base d’une proportion de 35% restante du revenu mensuel net après règlement des échéances.

De plus en plus de crédits cumulés

Autre constat révélé par l’étude est que 51,9% des participants cumulent au moins deux crédits à la consommation, soit deux crédits pour 34,70% des répondants et trois pour 23,4%. Rappelons que cette étude a été menée auprès de personnes dont le salaire varie entre 3.000 et 7.000 dirhams. 67,7% d’entre elles ont un revenu mensuel de 5.000 dirhams au moment où 26% autres perçoivent un salaire oscillant entre 3.000 et 5.000 dirhams. Par catégorie socioprofessionnelle, il s’avère que les retraités et une part du secteur privé contractent un crédit inférieur à 30.000 dirhams au moment où la majorité du secteur privé souscrit à des crédits de plus de 40.000 dirhams.

Les personnes opérant dans le secteur public ont recours à divers crédits dont le montant va de 10.000 à 70.000 dirhams, sachant que 65% de cette catégorie a recours à des crédits de plus de 30.000 dirhams. En termes de durée, les répondants estiment que 14 mois sont suffisants pour rembourser un crédit de 10.000 dirhams. De même, 30 mois sont raisonnables pour solver un crédit allant de 10.000 et 20.000 dirhams contre 42 mois pour les prêts compris entre 20.000 et 40.000 dirhams, 56 mois pour ceux allant de 40.000 à 60.000 dirhams et 86 mois pour les crédits allant de 60.000 à 100.000 dirhams.

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