Economie

L’économiste Najib Akesbi lors d’une conférence à la Faculté de droit et d’économie d’Ait Melloul : Les enseignements de la crise économique

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Le système de gouvernance adopté peut faire la différence. L’indépendance alimentaire et énergétique est indispensable pour renforcer l’autonomie et sortir des déficits structurels. Lors d’une conférence à la Faculté de droit et des sciences économiques d’Ait Melloul, l’économiste Najib Akesbi expose l’impact et les leçons à tirer de la crise économique

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«L’effet combiné de la pandémie et de l’inflation a entraîné une baisse du niveau de vie par personne, en termes réels, de 7,2% au niveau national entre 2019 et 2022». C’est le constat dressé par l’économiste Najib Akesbi sur l’impact de la crise sur le Royaume. C’était lors d’une conférence sur le sujet à la Faculté de droit et des sciences économiques d’Ait Melloul. «3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté (1,15 million) ou dans la vulnérabilité (2,05 millions)», a exposé le conférencier devant un parterre d’enseignants-chercheurs et d’étudiants. L’intervenant a rappelé dans ce contexte les résultats de l’étude réalisée par le HCP sur l’évolution des inégalités sociales qui a souligné que près de 45% de cette détérioration est due à l’effet de la pandémie et 55% à l’effet de l’inflation. Cette situation a accentué les inégalités. «En 2022 on est revenus au niveau atteint en 2014», lance-t-il.

Cet état des choses est-il une fatalité à laquelle on ne peut remédier ? Non, lance le conférencier. Pour lui, le système de gouvernance peut faire la différence. L’enseignant-chercheur a mis en exergue encore une fois combien il est important de repenser nos choix stratégiques de développement pour sortir d’une croissance faible et volatile. «Si à partir de maintenant nous prenons des mesures pour renforcer notre autonomie, la prochaine fois ce sera moins dur.» Il souligne ainsi l’importance de réagir et de tirer des enseignements de l’impact de la crise sur notre économie. Apprendre ainsi de l’histoire, c’est ce qu’il préconise pour prendre des mesures pour une indépendance énergétique et alimentaire. La sécheresse, la rareté de l’eau, les changements climatiques, qui marquent le Maroc à l’instar d’autres pays, incitent en effet à plus réajuster les orientations agricoles en faveur de cultures plus résilientes, moins consommatrices d’eau et de produits de première nécessité. Il n’est plus permis, en effet, d’être dépendant du marché international.

Ceci surtout que les hausses des cours mondiaux des produits de base (blé, maïs, sucre, huile) ont été considérables et les tensions sur le marché mondial appelées à se poursuivre. Ainsi de l’amont à l’aval, les abus risquent d’augmenter avec des problèmes de disponibilité, alors qu’il faut constituer des stocks de sécurité. Il faut cependant se donner les moyens de réagir et produire ce que nous consommons mais aussi faire évoluer les habitudes de consommation en raison de la rareté de la ressource en eau et sa rationalisation, martèle le conférencier. La souveraineté alimentaire dans le contexte de changement climatique passe en effet par le changement de modèle de production mais aussi de consommation.

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