L’entrée agitée en Bourse de Google

Le premier moteur de recherche sur internet au monde n’a en effet levé que 1,67 milliard de dollars après avoir fixé mercredi le prix de vente de son action à 85 dollars, la limite basse d’une fourchette indicative revue à la baisse quelques heures avant.
Il espérait initialement retirer jusqu’à 3,5 milliards de dollars de son introduction. Le groupe a subi l’impact défavorable des contretemps rencontrés ces dernières semaines et des maladresses commises par certains de ses dirigeants, qui ont amplifié l’effet d’un climat globalement défavorable sur les marchés financiers.
Google avait réduit mercredi, de près de la moitié, la taille de son offre initiale, ramenant la fourchette de prix indicative à 85-95 dollars, contre 108-135 dollars initialement, et revoyant à la baisse le nombre d’actions mises en vente, à 19,6 millions au lieu des 25,7 millions prévues à l’origine. La société avait annoncé parallèlement avoir reçu de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité des marchés financiers américains, une demande d’informations complémentaires sur l’interview de ses deux co-fondateurs publiée la semaine dernière par le magazine Playboy. Celle-ci, qui pourrait contrevenir aux règles sur la période de « discrétion » imposée aux sociétés juste avant leur introduction, a constitué le dernier contretemps d’une opération singulière dès son lancement, Google ayant opté pour une procédure inhabituelle de vente de ses titres, basée sur un processus d’enchères.
Environ 60% des sociétés introduites sur les marchés américains depuis le début du mois, l’ont été à un prix inférieur à la fourchette indicative initiale, selon les statistiques de Thomson Financial. Mais les difficultés de Google ne sont pas pour autant à mettre au seul compte d’un marché peu accueillant. Car Google a aussi révélé que son directeur juridique avait été informé par la SEC que ses services avaient l’intention de recommander l’ouverture de poursuites au civil contre lui.