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L’entreprise digitale dans l’ère post-Covid

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Des experts marocains livrent leurs visions dans un webinaire de la CDG

Comment les entreprises peuvent-elles capitaliser sur la digitalisation? Un questionnement créé par les échanges entre les intervenants, mardi, au webinaire de l’institut CDG, qui ont tenté d’y répondre voire d’apporter des solutions judicieuses. Entre diagnostic de l’état actuel des choses et projection vers l’avenir, les points de vue des participants à cet événement intitulé «L’entreprise de demain sera digitale» ont convergé pour une digitalisation accomplie.

Prise de conscience

Déjà, les entreprises ont, selon Aalya Ghouli, directrice du pôle stratégie, innovation, digital et marketing chez BMCI, groupe BNP Paribas, «pris conscience de la digitalisation et sont engagées en investissements dans cette trajectoire digitale». Dans ce sens, elle donne l’exemple du marché bancaire où l’évolution est assez accélérée pour l’inclusion. Celle-ci étant non seulement financière mais aussi digitale de par la création d’applications mobiles. «La Covid-19 a aussi accéléré ces besoins», enchaîne-t-elle. Hormis le secteur bancaire, d’autres sont appelés à abonder dans ce sens.
A ce propos, Hicham Iraqui Houssaini, DG Microsoft- Afrique francophone, estime qu’il y «a des technologies qui s’imposent ; d’autres vont permettre à l’entreprise de speeder ce processus de digitalisation». Pour illustrer son raisonnement, il avance le cas de «Tesla qui offre désormais une voiture software». Au niveau national, l’entreprise a, comme il l’indique, une opportunité pour faire un «saut de grenouille à travers le cloud».

Accompagnement de la PME

De son côté, Saloua Karkri-Belkeziz, présidente GFI Afrique, qui indique que 90% d’entreprises marocaines, composées de PME et PMI, souffrent après cette crise Covid, estime que le digital a un rôle important non seulement en entreprise mais aussi en administration.
«Le paradoxe réside dans le retard au niveau des stratégies comme Maroc Digital», ajoute-t-elle. A elle seule, la PME a, au sens de l’intervenante, «besoin d’être accompagnée». «La survie de la PME/PMI dépend de la transformation digitale», poursuit-elle pour être plus explicite. A cet effet, elle fait allusion à l’accompagnement par des acteurs importants comme l’Etat et la CGEM. Pour elle, il faut rapidement démarrer ce processus pour que la PME puisse être compétitive. Par l’occasion, elle rappelle que l’Apebi a fait des propositions de solutions de cloud financier pour Maroc PME et l’accompagnement de celle-ci en formation des salariés dans ce sens. «Les ressources humaines sont un obstacle au processus», étaie-t-elle en y ajoutant les coûts d’investissement entre autres.

De l’innovation aussi

Dans le même ordre d’idées, Salah Baina, facilitateur de transformation, enseignant et chercheur, estime que «la data a besoin de compétences. La technologie ne suffit pas. Il faut de l’innovation». Celle-ci étant censée être apportée par des RH qualifiées. Pour lui, tous les métiers vont être impactés. A son sens, il faut faire une mise à jour de la globalisation et l’intelligence artificielle pousse les gens à évoluer dans leurs métiers. Le digital va questionner chacun des jobs comme il l’avance en donnant l’exemple d’avocats digitaux. «Les entreprises qui nous font rêver sont celles capables de changer», exalte-t-il.

L’entreprise sera bel et bien différente

Pour sa part, Mehdi Kettani, CEO (président-directeur général) de DXC, trouve que «l’entreprise sera différente». A cet effet, il appelle à «travailler sa matière première avec des outils différents». A son sens, le changement consiste dans le fait que l’entreprise se vit différemment dans l’avenir avec un «mode de travail hybride».
«L’entreprise évoluera dans sa relation avec ses employés», poursuit-il. Mais, est-ce que la réglementation permet cela ? «C’est un défi», lance-t-il en rappelant qu’il ne faut «pas louper le train». A cette question, Mme Belkeziz répond qu’il faut «un Parlement agile et rapide». Elle parle même de «Parlement digital». A propos de la sécurité des données, il y a, à son sens, «un travail d’apprentissage à faire». Pour elle, le pays a aussi d’excellentes ressources humaines en technologie qui vont même permettre aux individus de rester dans leur ville sans besoin de migrer vers les grandes villes comme Rabat et Casablanca. Le tout en créant une inclusion digitale. «Dans une entreprise, il faut que tout le monde soit capable d’utiliser des outils informatiques», ajoute M. Baina. Ainsi l’inclusion digitale sera, selon l’ensemble des intervenants, accélérée en massifiant les usages de la technologie en dehors de l’entreprise aussi.

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