Delphi a annoncé cette décision "afin de préserver la valeur de l’entreprise et de terminer son plan de réorganisation pour résoudre des problèmes légaux et faire face à ses coûts élevés aux Etats-Unis ", a précisé le communiqué du groupe qui emploie 185.000 personnes dans le monde dont 35.000 aux Etats-Unis.
Le PDG Steve Miller, en poste depuis juin, a tenu à souligner que les "activités mondiales, tant aux Etats-Unis qu’ailleurs dans le monde continueront sans interruption", selon des propos cités dans le communiqué. La demande de protection de la loi sur les faillites a été déposée auprès du tribunal des faillites de New York pour Delphi et ses 38 filiales aux Etats-Unis , mais ne concerne pas les filiales à l’étranger.
Les spéculations sur cette démarche s’étaient précipitées ces derniers jours et un Conseil d’administration, réuni samedi matin au siège de l’entreprise, a finalement pris la décision de se déclarer en faillite, afin de pouvoir mener à bien la vaste réorganisation entamée il y a plusieurs mois, sous la supervision du tribunal des faillites et sans la pression des créanciers. Delphi prévoit, selon le communiqué, de clôturer cette restructuration de ses entreprises aux Etats-Unis d’ici le début ou la mi-2007, date à laquelle l’équipementier espère aussi pouvoir sortir de faillite.
L’équipementier, qui pratique une politique salariale très généreuse et qui tire toujours près de 50% de son chiffre d’affaires de ses contrats avec son ex-maison-mère et premier constructeur mondial General Motors, accuse le coup de la crise dans l’automobile américaine en raison notamment de la flambée des prix de l’esssence. Il doit aussi faire face à un trou de 4,7 milliards de dollars dans son plan de couverture des retraites et de santé de ses employés aux Etats-Unis et les négociations avec le principal syndicat du secteur UAW (United Auto Workers) piétinent.