Le cours de l’opérateur, passé en début de mois sous son niveau d’introduction (27,75 euros), a perdu 4,64% cette semaine pour finir à 21,36 euros. Depuis le début de l’année, le titre a plongé de 52,4%, soit la plus mauvaise performance de l’indice CAC 40.
Le fonds d’investissement allemand Union Investment, détenteur d’environ 1% du capital, a annoncé qu’il exposerait publiquement sa position « face à la chute du cours ». Il a prévenu qu’il demanderait à Michel Bon, PDG de l’opérateur, des explications sur « l’omniprésence de l’Etat », sur « l’insuffisance de communication » du groupe et sur une politique de stock-options qu’il juge « inadaptée ».
L’Etat, actionnaire majoritaire, « a imposé une stratégie de croissance coûteuse et une acquisition d’actifs surcotés, de surcroît en cash pour ne pas être dilué », souligne le fonds allemand dans un communiqué. Union Investment se dit cependant prêt à renforcer sa participation mais « demande en contre-partie un certain nombre de gages ». Michel Bon sera certainement interrogé sur une éventuelle augmentation de capital de son groupe pour renforcer ses finances, une hypothèse que l’opérateur s’évertue à démentir sans parvenir à convaincre les marchés.
France Télécom, qui a affiché une perte de 8,28 mds EUR en 2001 en raison de l’explosion de la bulle de la nouvelle économie, doit faire face aux doutes sur ses capacités à se désendetter, dans un climat de défiance générale envers les télécommunications. Les agences de notation Standard and Poor’s et Moody’s ont placé sous surveillance les notes d’endettement de l’opérateur, en attendant de voir l’évolution des cessions d’actifs qu’il a promises pour se désendetter.
France Télécom espère ramener sa dette au pire à 58,3 mds EUR fin 2003, contre 60,7 mds EUR fin 2001. Pour cela, il veut se retirer du capital de l’italien Wind dont il possède 26,6%, céder ses consortiums satellitaires et vendre Télédiffusion de France mais aucun de ces dossiers n’a encore été officiellement conclu.