Economie

Les agences de voyage serrent les coûts

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Pour les entreprises les plus fragilisées, il s’agit d’échapper à la faillite: le nombre de dépôts de bilans d’agences de voyages en France a plus que doublé en un an, selon l’APS (Association professionnelle de solidarité du tourisme). Si la crise financière a dominé les débats à la convention du réseau Afat Voyages qui s’est achevée samedi à Venise, les avis ont divergé sur son ampleur et sa durée. Mais tous avouaient être «dans le brouillard» pour 2009. «On a fait face à des crises tout aussi dures, comme le choc pétrolier en 1973, la guerre du Golfe en 1990-91 et les attentats de 2001, et nos entreprises ont largement survécu», relativise Jean-Pierre Mas, président d’Afat Voyages. Premier réseau français en nombre d’agences, Afat Voyages a vu ses réservations chuter de 30% en octobre et de 20% en novembre. En 2008, ses 630 points de vente ont réalisé une petite hausse de « 2 à 3%» de leur volume d’affaires, mais l’année 2009 s’annonce difficile. Le choc est d’autant plus rude que le nombre de billets d’avion émis par les agences de voyage en France, une de leurs principales activités, a reculé de 11,4% en novembre, accentuant une baisse perceptible depuis juin qui touche aussi les séjours touristiques. «Pour la première fois, on n’a pas fait le plein pour Noël», témoigne Thierry Debourg, représentant de l’agence Debourg Voyages à Limoges. Les prises de commandes sont en baisse de 20% pour l’hiver, «et si cela ne s’arrange pas au premier trimestre, il va falloir tailler dans les dépenses». D’autres participants à la convention confient qu’ils envisagent de baisser les effectifs, réduire les salaires ou supprimer des primes s’ils n’arrivent pas à trouver des solutions à leurs problèmes de trésorerie. Le secteur des voyages en France est très atomisé, avec plus de 3.000 entreprises (distributeurs, tour-opérateurs, agences d’accueil) dont 87% ont moins de dix salariés. Au total, la branche compte près de 39.000 salariés. Alors que les banques et l’automobile ont bénéficié d’aides gouvernementales, «le tourisme n’a encore rien vu», déplore M. Mas. Il demande un allègement des charges sociales «pour les entreprises qui ne licencient pas». Le Syndicat national des agences de voyages (Snav) a demandé au gouvernement de faire pression sur les banques pour qu’elles ne coupent pas les crédits. Son président Georges Colson souhaite que la banque de soutien aux PME, Oséo, «se porte garante de certaines agences en difficulté». «Après la chute des Bourses à la mi-octobre, nous n’avons eu aucun client pendant huit jours», raconte Véronique George, responsable administrative de Mariot Voyages à La Bassée (Nord). «Mais après, les clients sont revenus, le goût des voyages a repris le dessus». Si les agences généralistes sont mises à rude épreuve, d’autres qui se sont spécialisées dans des niches comme Philéog Travel (voyages liés à des compétitions de rugby ou de tennis) continuent à bien se porter, assure son directeur adjoint Marc Hassan.

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