Economie

Les analystes pointés du doigt

Après la mise en cause des banques d’affaires dans de possibles conflits d’intérêts nés à l’époque de la folie des introductions en Bourse de sociétés technologiques, les autorités américaines ont décidé de se préoccuper des analystes financiers des majors. Laissant penser que certains d’entre eux, tout comme les banques d’investissement, s’étaient rendus coupables de manipulations dans les dossiers traités.
La Security and Exchange Commission (SEC), l’équivalent du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) au Maroc, mènerait ainsi une enquête sur une dizaine d’analystes financiers, à propos de possibles conflits d’intérêts. Le gendarme de la Bourse américaine enquêterait également sur 37 cas d’irrégularités au Nasdaq et au New York Stock Exchange.
Les conséquences de l’explosion de la bulle technologique n’en ont donc pas fini avec les professionnels de la finance, accusés d’avoir alimenté ladite bulle par leurs conseils, empreints de conflits d’intérêts, selon les autorités américaines. Pour mémoire, ces dernières reprochent aux banques d’investissement d’avoir utilisé leurs départements de recherche actions afin de décrocher des mandats d’émissions sur les marchés : augmentations de capital, introductions en Bourse, animation des cours…
Les analystes, en particulier, sont soupçonnés d’avoir donné des avis volontairement faussés sur des valeurs avec pour seul objectif de faciliter les relations commerciales de leur division Finance d’entreprise.
Ces dernières décrochent facilement de nouvelles affaires et gagnent ainsi des millions de dollars. Outre des amendes ou règlements à l’amiable significatifs, comme cela fut le cas de Crédit Suisse First Boston et Merrill Lynch qui devrant débourser 100 millions de dollars chacun dans un premier temps, les établissements incriminés ont annoncé une série de mesures destinées à assurer l’indépendance et l’impartialité de leurs équipes de recherche. Ce qui passe notamment par un découplage des rémunérations des analystes et des services menant des opérations de marché.
Mais si la plupart des banques annoncent des réformes de leurs procédures, d’autres, comme UBS Warburg, ont décidé de ne pas changer les règles internes destinées aux analystes. Cette certitude dans le respect de sa «Muraille de Chine» n’empêche pas la banque suisse d’avoir reçu de la part des autorités américaines, comme l’ensemble des acteurs du marché, des demandes de documents.
Ces mises en cause devraient finir par gagner l’Europe, qui n’est pas exempte d’excès liés à l’ivresse des valeurs technologiques. La Financial Services Authority britannique a ainsi décidé de procéder à une révision de ses règles concernant la gestion des conflits d’intérêts et les autorités françaises travaillent aussi sur la question. Quant au Maroc, c’est loin d’être une priorité. Du moins pour le moment.

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