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Les assurances résilientes face à la Covid

© D.R

Avec un taux de pénétration de 4,1% en 2020

Le secteur des assurances et de réassurance a montré sa solidité et sa résilience face à la crise. C’est ce que confirme l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) dans son rapport d’activité pour l’année 2020 présenté mercredi 12 janvier au chef du gouvernement Aziz Akhannouch, lors d’une séance de travail tenue par visioconférence. Cette réunion a été l’occasion de passer en revue la situation des secteurs de l’assurance et de la prévoyance sociale pour l’année 2020, ainsi que les résultats des activités de l’Autorité en matière de contrôle. S’agissant du secteur des assurances, l’Acaps indique que l’activité s’est inscrite en légère hausse en 2020 (+1%). Retour sur les principaux indicateurs de l’exercice 2020.

45,1 milliards DH de primes émises

Le volume des primes émises en affaires directes a atteint pour la même année 45,1 milliards de dirhams, en ralentissement par rapport à la croissance enregistrée en 2019 (+8,6%). «La structure du chiffre d’affaires reste dominée par les catégories «vie et capitalisation» et «véhicules terrestres à moteur», qui ont drainé 71,7% des émissions. En incluant les accidents corporels et les accidents du travail, ce taux s’établit à 86,4%», souligne l’Acaps dans son rapport d’activité. Et de préciser qu’«en termes de positionnement, le Maroc occupe désormais le 49ème rang à l’échelle mondiale gagnant ainsi une place par rapport à l’année 2019. Il a conservé la 2ème place en Afrique derrière l’Afrique du Sud et la 3ème dans le monde arabe après les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite». Notons que le marché marocain de l’assurance a affiché en 2020 un taux de pénétration de 4,1%, lui permettant d’occuper le premier rang au niveau du monde arabe et la deuxième position au niveau de l’Afrique après l’Afrique du Sud.

Un résultat net de 3,2 MMDH

En termes de rentabilité, le secteur des assurances a réalisé en 2020 un résultat net de 3,2 milliards de dirhams, en baisse de 18,7% comparé à 2019. «A l’origine de ce repli, les assureurs directs qui ont enregistré un résultat net de 2,9 milliards de dirhams, en baisse de 21%, tandis que le résultat net des réassureurs exclusifs s’est amélioré de 11,7%, à 318 millions de dirhams», explique l’Acaps à ce propos. Pour ce qui est de la baisse du résultat net des assureurs directs, elle a touché selon l’Autorité aussi bien le résultat technique (-12,6%) que le résultat non technique (-424,5%).

L’ACAPS souligne par ailleurs que la baisse du résultat technique a concerné l’assurance vie (-22,7%) et l’assurance non vie (-10,1%). Elle résulte de l’effet combiné de la chute de 33% du solde financier (-1,8 milliard de dirhams) suite à la contraction du marché boursier ainsi que l’amélioration de 208,6% de la marge d’exploitation (1,9 milliard de dirhams). «Cette amélioration a profité d’une part de la baisse des charges de prestations non vie (- 3,9%) et d’autre part de la croissance des primes acquises non vie (+ 3,1%), dynamisée par la nouvelle garantie contre les conséquences d’événements catastrophiques», peut-on relever de l’Autorité. Autre facteur cité, celui de l’appréciation de 10,1% du solde de réassurance (1,2 milliard de dirhams) et ce en faveur des réassureurs, suite à la baisse de la sinistralité. La chute du résultat net a entraîné une contraction du taux de rendement des fonds propres du secteur le situant à fin 2020 autour de 7,5% contre 9,6% une année auparavant. Il est à souligner que les fonds propres des entreprises d’assurance et de réassurance se sont chiffrés à fin 2020 à 43,3 milliards de dirhams, en consolidation de 2 milliards de dirhams par rapport à 2019.

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Des placements financiers en hausse de 5,6%

Pour ce qui est des placements financiers des entreprises d’assurances et de réassurance, ils ont marqué une hausse de 5,6% en 2020 s’établissant ainsi à 205,9 milliards de dirhams à fin 2020 (valeur d’inventaire) contre 195,1 milliards une année auparavant. Les actifs de taux s’érigent en tant que premier instrument de placement captant ainsi 48,9% des parts contre 44,4% pour les actions. Les placements immobiliers ne représentent que 3,7% de l’ensemble des placements. Le montant des placements en valeur de marché a atteint 233 milliards DH, en légère appréciation de 0,7%. En revanche, les plus-values latentes ont chuté de 25,3% pour s’établir à 27,1 milliards DH sous l’effet de la baisse du marché boursier.

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Bancassurance : 29,4% du chiffre d’affaires réalisé par les agences bancaires

Animée par 11 banques et 3 sociétés de financement et une association de microcrédit, la bancassurance a drainé en 2020 près de 30% du chiffre d’affaires du secteur dominé à hauteur de 95,3% par les assurances vie. Se référant à l’Acaps, l’activité bancassurance se concentre sur les assurances de personnes, l’assistance et l’assurance crédit. Le réseau bancaire autorisé à présenter les 13,1% opérations d’assurances se compose de 6.021 agences. Sur le plan territorial, la région de Casablanca-Settat concentre 29,4% des agences bancaires, elle est suivie de la région de Rabat-Salé-Kenitra (15,4%) et la région de Fès- Meknès (13,1%).

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Réseau de distribution : 3 régions du Maroc captent plus de la moitié des points de vente

Le réseau de distribution comptait, à fin 2020, 2.114 intermédiaires d’assurances dont 1.655 agents et 459 courtiers. Aux intermédiaires s’ajoutent 650 bureaux de gestion directe. La répartition géographique montre une forte présence des intermédiaires et bureaux de gestion directe sur les régions de Casablanca-Settat (31,1%), Rabat-Salé-Kénitra (15,3%) et Fès-Meknès (11,3%). Ces trois régions concentrent à elles seules 57,7% des points de vente. Il est à noter que ce canal de distribution a généré 70,1% du chiffre d’affaires du secteur, dont 33,0% par les courtiers d’assurances et 23,6% par les agents d’assurances.

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Renseignement financier : Le rapport de l’ANRF présenté au chef du gouvernement

Parallèlement à la présentation du rapport d’activité de l’Acaps au chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a tenu une séance de travail à distance avec Jawhar N’fissi, président de l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF). La séance a été dédiée à la présentation du rapport annuel de l’ANRF pour l’année 2020. Le bilan dressé dans ce sens fait ressortir une hausse des indicateurs de l’activité de l’ANRF en 2020 sur le registre des déclarations de soupçon en augmentation de 23% par rapport à 2019. Le rapport fait en revanche état d’une constance en 2020 sur le plan de l’échange des informations entre l’ANRF et ses homologues étrangères actives dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

«Malgré les contraintes posées par l’épidémie de Covid-19, l’ANRF a continué, en coordination avec les autorités concernées, son action en faveur du renforcement du respect technique du système national de lutte contre le blanchiment d’argent et du financement du terrorisme et son efficience en vue de boucler dans les délais prévus le processus de suivi renforcé du Groupe d’action financière du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (GAFIMOAN) et du Groupe d’action financière (GAFI)», indique un communiqué du département du chef du gouvernement. De même, l’année 2020 a été marquée par l’élaboration de l’amendement législatif relatif à la loi 12-18 qui modifie et complète le code pénal et la loi 43-05 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent qui a renforcé les mesures préventives et répressives, outre la révision du cadre juridique et institutionnel de l’ANRF, le renforcement du cadre de supervision des affaires et métiers non financiers, l’institutionnalisation du registre public des bénéficiaires effectifs parmi les personnes morales ou encore l’adoption d’un cadre juridique et institutionnel pour l’application des sanctions financières ciblées issues du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Notons que le chef du gouvernement et le président de l’ANRF ont passé en revue les moyens favorisant l’amélioration de l’action et le développement des activités de ladite autorité. Une réunion avec les responsables des départements gouvernementaux concernés est ainsi programmée pour le mois de février afin d’examiner les données relatives à cette question.

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