A fin 2023, le bilan des banques participatives fait ressortir des financements, hors marges constatées d’avance, de 21,3 milliards DH financés par des dépôts collectés auprès de la clientèle de 12,1 milliards DH.
Les banques et fenêtres participatives maintiennent leur rythme de croissance en 2023. Le total bilan de ces structures s’est consolidé de 20,9% par rapport à une année auparavant pour s’établir à 32,7 milliards DH. Une évolution qui reflète la bonne dynamique des financements participatifs, financés du côté des ressources par les dépôts à vue, les dépôts d’investissement, la Wakala Bil Istithmar et les fonds propres. C’est ce que l’on peut relever du rapport annuel de Bank Al-Maghrib sur la supervision bancaire. « A fin 2023, le bilan des banques participatives fait ressortir des financements, hors marges constatées d’avance, de 21,3 milliards DH financés par des dépôts collectés auprès de la clientèle de 12,1 milliards DH, soit un écart de refinancement de 9,2 milliards DH et un coefficient d’emploi de 179% », relève-t-on dans ce sens. Et de préciser que «l’écart entre financements et dépôts est refinancé par les banques et fenêtres participatives à travers des ressources collectées auprès de leurs maisons-mères sous la forme d’avances, de dépôts ou de Wakala Bil Istithmar ». Il est à souligner que durant 2023, la Banque centrale a émis une circulaire sur le programme de soutien aux banques participatives. Ce dispositif consiste à accorder une ligne de refinancement collatéralisée par les financements Wakala Bil Istithmar (WBI) octroyés par les banques conventionnelles à leurs filiales banques participatives. La finalité étant de garantir une meilleure gestion actif-passif et des durations dans le cadre du refinancement auprès des maisons mères via la Wakala Bil Istithmar.
Un bilan positif pour la sixième année d’exercice
2023 marque en effet la sixième année d’exercice des banques et fenêtres participative. Le bilan dressé dans ce sens fait état d’un résultat net agrégé de l’ordre de 5,3 millions DH. « Ce résultat agrégé du secteur traduit principalement une hausse du produit net bancaire (PNB) qui s’est établi à 822,6 millions DH, soit 23,4% comparativement à l’année précédente », commente dans ce sens Bank Al-Maghrib. Et de préciser qu’ « il en résulte une marge bancaire globale des établissements bancaires participatifs de 2,52%, en progression de 5 points de base ». Le Produit net bancaire retraité ressort à 1,1 milliards DH, en progression de 24% en un an. Il est composé à hauteur de 89,5% de la marge réalisée sur les activités de financement participatif, de 9,7% des marges sur commissions et de 0,9% des résultats sur opérations de marché. Selon Bank Al-Maghrib, les charges générales d’exploitation sont restées quasiment stables par rapport à l’année précédente. Elles se sont établies à 771,1 millions DH. De ce fait, le coefficient d’exploitation moyen du secteur bancaire participatif a baissé à 94%, contre 111% en 2022. «Les charges générales d’exploitation sont constituées à 46% de charges de personnel (en hausse de 25,4 millions DH, soit +8% en un an) et à 40% de charges externes (en hausse de 6,4 millions DH, soit +2%) », peut-on lire dans ce sens. Il est à souligner que sous l’effet de ces évolutions, le résultat brut d’exploitation agrégé du secteur est passé de -74,3 millions DH en 2022 à 69,3 millions DH en 2023. Le coût du risque s’est replié de 30,3 millions DH à 26,9 millions DH en un an.
Le financement immobilier toujours en tête
Sur les 21,4 milliards DH de prêts participatifs accordés en 2023, 80,4% de cet encours est sous forme de financements immobiliers. Les financements à l’équipement captent pour leur part 13,5% des parts contre 6,1% pour les financements à la consommation et de trésorerie. «Les financements participatifs sont constitués à 99% de financements de type Mourabaha et de 1% de financements Salam», commente dans ce sens Bank Al-Maghrib. Dans les détails, l’encours total des financements Mourabaha s’est apprécié de 20,1% comparé à l’exercice précédent pour atteindre les 28 milliards DH. « L’encours des financements Mourabaha hors marges constatées d’avance est ressorti à 21,2 milliards DH, contre 17,3 milliards DH une année auparavant », peut-on lire du rapport de Bank Al-Maghrib. Par objet économique, la Banque centrale indique que le portefeuille de Mourabaha est composé de 81% de financements immobiliers, 13,6% de financements à l’équipement et 5,5% de financements à la consommation. Il ressort par ailleurs que le stock des biens acquis dans le cadre des opérations de Mourabaha ressort à 301,4 millions DH en 2023, contre 171,1 millions DH en 2022. Pour ce qui est de l’encours des financements Salam, il a atteint en 2023 les 187,7 millions DH contre 104,8 millions DH une année auparavant. Notons que les créances sur la clientèle représentent 86,8% du total actif en 2023, après 87,2% en 2022.
Wakala Bil Istithmar première source de refinancement
Se référant à Bank Al-Maghrib, « les banques participatives recourent de façon significative au refinancement par le biais de Wakala Bil Istithmar en complément aux ressources collectées auprès de la clientèle ». On relève un encours de 6,1 milliards DH à fin 2023, après 5,2 milliards DH en 2022. «La Wakala Bil Istithmar représente 18,8% du total des ressources des banques participatives », apprend-on. En effet, le refinancement par Wakala bil Istithmar intervient en complément aux ressources clientèle. A fin 2023, la collecte des banques et fenêtres participatives s’est appréciée de 28,1%. On recense 12,1 milliards DH de dépôts à vue et dépôts d’investissement contre 9,5 milliards DH une année auparavant. Se référant à Bank Al-Maghrib, les dépôts à vue se sont établis à 9,1 milliards DH, en hausse de 29,3% en glissement annuel. Ils marquent ainsi une progression de 2 points pour atteindre les 28% dans le total des ressources. De leur côté, les dépôts d’investissement ont crû de 24,6%, à 3 milliards DH, représentant 9% des ressources du secteur. Par agent économique, on note un recul des dépôts à vue détenus par les personnes physiques résidentes. Leur part est revenue à 68,5% en 2023 contre 71,4% en 2022. Les dépôts à vue détenus par les personnes morales se sont affermis grimpant à 26,4% contre 24,2% en 2022. Même tendance observée au niveau des dépôts des MRE. Leur part est ainsi passée de 3,4% à 4,3% en 2023. Quant aux dépôt d’investissement, ils sont détenus à hauteur de 64,7% par les personnes physiques résidentes, en augmentation de 4,7 points comparé à l’exercice précédent. La part des personnes morales est restée stable à 30,1% au moment où celle des Marocains résidant à l’étranger a reculé de 3,5 points pour revenir à 5,2%.