Alors que ces dernières semaines, deux grandes banques françaises – Société Générale et BNP Paribas – ont présenté leurs orientations stratégiques sur les trois prochaines années, force est de constater que les activités de corporate finance sont au coeur du dispositif de leur développement en Europe.
Les banques françaises se sentent en effet décomplexées et presque débarrassées de leur image «franco-française» véhiculée par certains de leurs concurrents anglo-saxons. Pour preuve, l’ensemble des grandes banques françaises manifeste leur volonté de conquérir des parts de marché dans le corporate finance en Europe. Alors que les banques d’affaires américaines ont depuis plusieurs années étoffé leur dispositif en Europe, les banques européennes étaient surtout présentes dans leurs pays respectifs. Mais les choses ont changé depuis, et les équipes corporate finance des « majors » françaises comptent plusieurs centaines de banquiers disséminés à travers le Vieux Continent.
Dans son plan stratégique 2002-2005, BNP Paribas affirme que sa division banque de financement et d’investissement (BFI) s’apprête à renforcer sa position en Europe, développer ses points de force aux Etats-Unis et maintenir sa solide position en Asie tout en conservant une rentabilité élevée et un coefficient d’exploitation compétitif. La banque pourrait également prévoir des acquisitions ciblées à plus long terme, pour se développer plus rapidement encore dans certains pays.
De son côté, la Société Générale procède aux derniers ajustements de son dispositif, lancé il y a six mois, baptisé Global Investment Banking (GIBD). Ce dernier ne regroupe aujourd’hui pas moins de 850 personnes en Europe. «Cette organisation nous a permis de développer une approche plus intégrée du client grâce à une approche cross selling», indique Patrick Soulard, directeur général délégué adjoint de la division banque de financement et d’investissement (BFI) de la Société Générale.
Concernant Clinvest, la division banque d’investissement du Crédit Lyonnais, celle-ci a également cherché à renforcer son dispositif international, notamment du côté de l’Espagne, avec son actionnaire partenaire BBVA. Un partenariat à ce jour presque aussi décevant que celui liant la Société Générale et le SCH.