Les Marocains ne font pas confiance aux cartes bancaires. C’est le constat que Bank Al Maghrib a fait. C’est ce qui les a également poussé à organiser une campagne nationale de sensibilisation à l’utilisation de la carte bancaire en tant que moyen de paiement. Au Maroc, ce sont quelque 1,9 million cartes de paiement qui sont émises par les banques nationales effectuant 32 millions opérations de retrait pour un montant d’environ 23 milliards DH lors des neuf premiers mois de l’année 2005.
Les retraits en espèces se taillent la part du lion puisque les transactions de paiement par ces mêmes cartes n’ont atteint que trois millions d’opérations pour un montant de 1,7 milliard de DH. Et pour encourager l’utilisation de ce moyen bancaire, une campagne nationale de sensibilisation a été récemment lancée par Bank Al Maghrib, le Centre monétique interbancaire (CMI) et différentes institutions bancaires sous le thème: "Pour une meilleure utilisation de la carte bancaire".
Une campagne qui s’étalera sur plus de trois mois et qui concernera plusieurs régions du Royaume en l’occurrence Marrakech, Laâyoune, Fès, Oujda, Tanger et Casablanca. Plusieurs objectifs ont été dressés à cette action qui entre dans le cadre du plan de communication de la banque centrale et qui concerne différentes questions d’ordre monétaire et financier. Il s’agit d’abord de développer l’utilisation de la carte bancaire, le cadre légal et réglementaire.
Le deuxième enjeu de cette campagne est d’expliquer le rôle de la Bank Al maghrib dans la supervision et l’organisation des moyens de paiement et de développer les perspectives d’avenir de la carte bancaire et les moyens de sécurisation de paiement par cartes. Les initiateurs de cette campagne de sensibilisation visent en outre à mettre en exergue le bon fonctionnement de l’économie et dans la mesure où l’environnement de la monétique marocaine a atteint un niveau de maturité rendant propice et nécessaire l’orientation des porteurs de cartes vers une utilisation accrue et affirmée pour le paiement, en plus de l’utilisation traditionnelle et bien établie de la carte pour le retrait d’argent. L’ambition est d’amener le plus grand nombre de Marocains à adhérer à ce moyens de paiement encore très mal exploité au Maroc, mais qui pourtant connaît un franc succès à l’internationale. Et pour cause, client et institution bancaire y trouvent leur compte. Le premier en bénéficiant d’un moyen sûr et sécurisé qui lui permet une grande liberté d’achat et la seconde qui bénéficie alors d’une meilleure décentralisation de la banque.
Dans le cas du Maroc, la généralisation de ce moyen de paiement permettra une plus grande bancarisation de la société marocaine. Et pour y arriver, une mise à niveau du cadre juridique et technologique est nécessaire. Dans ce sens, une approche globale tenant compte des aspects d’ordre institutionnel, juridique et technologique du développement et la modernisation des systèmes et moyens de paiement au Maroc doit être développée. Il est à signaler qu’à fin septembre dernier, le Maroc a franchi la barre des deux millions et demi de cartes bancaires et compte 1,9 millions de cartes VISA et Mastercard en plus de quelque 700.000 cartes privatives ou encore uniquement de retrait.