Economie

Les causes du désamour allemand

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Jamais le marché allemand, deuxième en termes d’investissement après la France,  n’est aussi au mal à Agadir que dans cette première moitié de la décennie des années 2000. L’arrivée de gros TO comme TUI, signataire de conventions avec l’Etat, n’a pas enrayé la chute. La destination Agadir qui recevait jusqu’à 230 000 touristes boucle difficilement aujourd’hui la moitié de ce chiffre. Entre 2000 et 2004, la capitale du Souss a perdu 100 000 arrivées allemandes. Un véritable camouflet d’autant que l’objectif affiché dans le contrat-programme 2010 est de 750 000 à 800 000 touristes allemands.  L’objectif de l’ONMT en 2005 est de redresser ce marché, en réalisant une croissance de 30% pour un total arrivées de 195 000 touristes
Les causes de ce marasme, à entendre les analyses et les avis des opérateurs, vont bien plus loin que le vieillissement supposé du produit Agadir. Argument difficile à défendre vu le rythme de construction de nouvelles unités constaté depuis l’année 2001. De même, les carences reprochées jadis  à l’aérien, traditionnel bouc-émissaire,  ne peuvent à elles seules expliquer ce recul sans précédent. Cela, quoique, fait remarquer un professionnel, «le direct Agadir –Frankfurt nous fasse encore défaut ». Aux  efforts de la RAM et de sa filiale Atlas Blue dont l’une des raisons d’être est de promouvoir les dessertes point à point, s’ajoutent aussi les actions des TO eux-mêmes.
Le nouveau directeur de l’ONMT pour l’Allemagne, Jamal Klito, laissait entendre, peu de temps après sa nomination à ce poste, «qu’il faut bâtir l’image du Maroc désormais sur des attributs fonctionnels ». Autrement dit, abandonner les vieux slogans, genre «Eblouissement des sens » et adopter une communication plus sobre et plus directe pour que le Maroc soit perçu comme «un pays authentique mais moderne».
Si jusque-là, ce sont les TUI, Thomas Cook et Rewe qui ont bénéficié des largesses du budget de la promotion (ces trois TO ont fait 50% des 146 000 Allemands arrivés au Maroc en 2004), la priorité sera désormais accordée aux voyagistes moyens. De même, l’accent est porté sur des segments particuliers, comme les maisons de retraite. L’agence Gramm, sélectionnée le 2 fèvrier 2005 devra servir de relais.
C’est cet objectif qui était affiché lors du dernier salon ITB Berlin. Mais de l’avis de ces TO, beaucoup d’ajustements sont nécessaires pour rendre la destination Agadir intéréssante.  Première chose à vaincre, la perception négative des Allemands qui, d’après l’enquête, manquent de confiance dans les institutions du pays, lui concédent l’hospitalité tout en regrettant le harcélement omniprésent. D’après l’étude diligentée par le ministère, le touriste allemand est d’abord avide de renseignements. Ceux qui arrivent à Agadir sont généralement âgés de 50 à 65 ans, cherchant à se relaxer à la plage et aimant la nature et la culture. Clientèle à haute contribution, avec des durées moyennes de séjour de plus de 13 jours, les Allemands attendent d’Agadir et du Maroc l’amélioration de l’accueil, la réduction des temps d’attente et des efforts au niveau de la sécurité.

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