EconomieUne

Les conserveries de Safi «bientôt entièrement réouvertes»

Autrefois fermées avec l’implantation de nouvelles conserveries au sud du Maroc

Durabilité
Le Maroc fait partie des premiers exportateurs de sardines au monde et n’importe pas cette espèce de poisson. Une précision que le président de la Chambre des pêches maritimes Atlantique-Nord, Kamal Sabri, a tenu à mentionner lors de la conférence-débat organisée, par ALM le 13 juillet 2023. Au cours de cette conférence il est également revenu sur le saut qualitatif réalisé par le secteur grâce à la stratégie Halieutis en termes de durabilité et protection de la ressource, d’investissement, de rénovation de la flotte et de réouvertures de conserveries.

Le secteur de la pêche contribue grandement à assurer la sécurité alimentaire. Doté de deux côtes maritimes, le Maroc a un potentiel énorme qu’il veille à préserver grâce notamment à une approche de protection et valorisation de la ressource. «La stratégie Halieutis a débarqué avec trois axes dont le premier est celui de la durabilité avec surtout la préservation de la ressource (…). Il fallait mettre les outils pour la préserver. Le premier outil était de mettre en place des plans d’aménagement. Qui dit plans d’aménagement, dit respect des périodes de reproduction du poisson (…) et là on est entrés dans le process d’arrêt biologique et de maîtrise des quantités de pêches.

C’est là où on a commencé à valoriser le poisson pour pêcher moins et vendre mieux. Commercialement, c’était plus intéressant. Par exemple, la sardine qui était pêchée au sud du Maroc à 1 DH destinée à la farine, aujourd’hui elle est vendue à 30 DH grâce à l’utilisation des caisses en plastique. Avant, les bateaux pouvaient pêcher jusqu’à 100 tonnes par jour par bateau. Il y avait 400 bateaux qui opéraient entre Safi, Agadir et Laâyoune. Actuellement, les mêmes bateaux pêchent moins mais réalisent des chiffres d’affaires deux fois plus importants», explique Kamal Sabri, président de la Chambre des pêches maritimes Atlantique-Nord, lors de la conférence-débat organisée par ALM le 13 juillet 2023 sur la thématique de la sécurité et la souveraineté alimentaires.

Modernisation de la flotte
Kamal Sabri a rappelé que la stratégie a mis en place l’interdiction du vrac. « Il fallait imposer aux professionnels d’utiliser plus de glaces pour valoriser le poisson parce que c’est un produit périssable », relève-t-il ajoutant qu’il y a eu des investissements privés dans les différents ports. Pour ce qui est de la compétitivité, il explique qu’avant « on se retrouvait avec une flotte vieille qui avait 30 ans (…). L’Etat a encouragé les professionnels à moderniser leurs outils de travail avec des subventions, pas aussi importantes que celles accordées aux agriculteurs, mais cette initiative a pu booster le secteur. Aujourd’hui, on voit que 70% de la flotte marocaine a été rénovée ». Et de souligner: «Aujourd’hui on va vers la réouverture de toutes les conserveries de Safi autrefois fermées avec l’implantation de nouvelles conserveries au sud du Maroc. Et c’est là notre contribution dans la souveraineté alimentaire ».

De plus en plus d’investissements
Le secteur de la pêche attire de plus en plus d’investissements, surtout dans le terrestre, comme l’explique Kamal Sabri. «Le nombre de conserveries a doublé. Le nombre d’unités de congélation et de stockage a été multiplié par quatre. Ces indicateurs prouvent que le secteur de la pêche est en bonne santé grâce à la stratégie Halieutis», indique-t-il ajoutant par ailleurs que le grand chantier aujourd’hui est celui de la commercialisation et la distribution des produits de la pêche.

C’est le titre de la boite

Questions à Kamal Sabri, présixdent de la Chambre des pêches maritimes Atlantique-Nord
«Le secteur de la pêche se porte très bien»

Dynamiques  La dynamique est lancée pour le secteur de la pêche. Selon Kamal Sabri, président de la Chambre des Pêches maritimes de l’Atlantique Nord, les investissements destinés à la pêche sont en croissance. Il nous en dit davantage dans cet entretien accordé à ALM.

ALM : Qu’est-ce qu’évoque pour vous la question de la souveraineté alimentaire ?
Kamal Sabri : Aujourd’hui le chantier de la souveraineté alimentaire est un sujet d’actualité, sachant bien que le secteur de la pêche y participe pleinement. La conférence organisée par ALM est l’occasion de faire l’évaluation d’une grande stratégie qui est la stratégie Halieutis et de savoir quel est le rôle de ce secteur dans la sécurité alimentaire de notre pays.

Pouvez-vous nous donner un état des lieux du secteur de la pêche actuellement ?
On peut dire aujourd’hui que le secteur de la pêche se porte très bien parce que nous sommes passés de 800.000 tonnes à 1,3 million de tonnes de débarquements en gardant bien sûr une vraie vision sur la préservation de la ressource et en mettant en place des plans d’aménagement pour chaque pêcherie. Avant, on parlait tous de la préservation de la ressource mais c’était un slogan, aujourd’hui avec la stratégie Halieutis on a pu mettre en place des outils et des lois pour préserver cette ressource. Je peux dire que nous sommes actuellement dans une dynamique de renouvellement de la flotte marocaine pour mieux préserver la ressource. On est également dans une dynamique de valorisation des produits de la pêche parce que le Maroc reste quand même parmi les premiers exportateurs des sardines mais là ça sera avec une meilleure valeur ajoutée. On est passés à d’autres espèces qui sont les céphalopodes et que les Marocains n’ont pas la culture de consommer. Aujourd’hui on est en train de mettre en place des plats cuisinés pour goûter à ce genre d’espèce.

Comment évaluez-vous l’accord de pêche qui arrive bientôt à terme ?

Les relations que nous avons aujourd’hui avec l’Union européenne continuent dans pas mal de collaborations, en l’occurrence la recherche halieutique et les nouvelles technologies de la pêche. L’exploitation de la ressource à travers l’accord de pêche arrive à terme mais certainement il va y avoir une continuité dans tout ce qui est recherche et développement dans le secteur de la pêche.

Pour conclure, un mot sur la stratégie halieutique…
Les Marocains tournent encore le dos à la mer alors que c’est un secteur qui se porte très bien. Les résultats sont là : on est passés de 800.000 tonnes à 1,3 million de tonnes avec une meilleure valeur ajoutée. C’est vrai, on ne sent pas cette évolution parce qu’il y a un grand chantier sur lequel nous travaillons aujourd’hui qui est celui de la commercialisation et la distribution, c’est pourquoi le consommateur ne sent pas cette évolution.

Articles similaires

ActualitéUne

Séisme d’Al Haouz : Des équipes de Lydec mobilisées dans plus de 100 douars sinistrés

Dans le cadre de son engagement sociétal et à l’instar de nombreuses...

ActualitéUne

Le 12ème Salon international des dattes au Maroc ouvre ses portes à Erfoud

La 12ème édition du Salon international des dattes au Maroc (SIDATTES 2023)...

ActualitéUne

Forsa 2023 : 5.000 porteurs de projets financés

Le programme « Forsa » a réussi, dans le cadre de la deuxième édition,...

ActualitéCultureUneVidéos

Musée Yves Saint Laurent: Vernissage des deux expositions « Serpent, Art aborigène d’Australie » et « Uli Gassmann »

Le vernissage des deux expositions d’art « Serpent, Art aborigène d’Australie » illustrant l’art...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux