Les industries de transformation des produits de la pêche s’adaptent à la concurrence devenue importante dans le marché de l’UE. L’Europe de l’Est, en perspective de l’agrandissement du marché de l’Union, offre de nouvelles opportunités. Les conditions tarifaires imposées aux produits marocains sur la plupart de ces marchés se sont améliorées compte tenu de l’accord d’association Maroc-UE. C’est, en perspective, un potentiel supplémentaire d’exportation pour le Maroc. Jusque-là, les échanges commerciaux marocains avec ces pays étaient concentrés sur la Pologne (50,7%), la Roumanie (20,2%), la Bulgarie (10,2%) et la Hongrie (7,8%). En 1990, le volume de ses échanges avait atteint 192 millions de dollars. En 2001, le chiffre à évolué pour se stabiliser à 289 millions de dollars, mais, d’une manière générale, les pays de l’Est ne représentaient, à cette date, que 1,4% dans les exportations marocaines constituées de produits primaires pour la grande majorité. La part de marché du Maroc en Europe centrale et orientale se chiffre à 0,06%. Bien loin de pays comme l’Egypte et la Turquie. Le solde de la balance commerciale marocaine s’établit à 56,8 millions de dollars en 2002.
Pourtant, d’après la DPEG, les potentialités de croissance des exportations marocaines sont énormes dans la région. Selon les calculs de la Direction de la Politique Economique Générale, l’indice de ce potentiel est de 0,5 pour l’Europe central et orientale contre 6 pour l’Espagne et 1,7 pour l’Union européenne. L’atténuation des obstacles logistiques, notamment le transport, pourrait relever l’intensité des échanges avec ces pays à un niveau comparable à celui atteint avec l’Union européenne à quinze. Cela va permettre au Maroc d’exporter à terme la contre-valeur de 200 millions de dollars, soit 2,5% des exportations globales du pays. Parmi les produits marocains, ce sont les conserves qui disposent de plus de potentiels. Sur une valeur de 5 millions de dollars importée par la république tchèque, le Maroc a fourni l’équivalent de 20,6% en 2001. La part du Maroc est par ailleurs de 5% dans les importations roumaines et 11% en Pologne, son plus gros client dans la région, tous produits confondus.
La Russie reste le plus grand importateur des sardines dans la région avec 34 millions de dollars en 2001, soit 72. 000 tonnes provenant essentiellement de la Lettonie (77,7%) et de l’Ukraine. Paradoxalement, le Maroc est absent sur ce marché et présent sur des marchés de faible taille comme la Hongrie, pays dont toutes les importations des sardines n’atteignent pas 4 millions de dollars. Sur les conserves de maquereaux, l’absence du Maroc est totale dans l’ensemble de ces marchés.
L’Asie reste également une zone à potentiel importante pour les produits marocains. Les exportations de produits de pêche restent concentrés sur le Japon qui reste un gros consommateur de crustacés, de mollusques et de coquillages. Ce pays à importé, en 2002, environ un million de dollars de conserves de poissons. La position du Maroc sur ce marché risque d’être mise à mal par la Chine qui fournit 67% du tonnage importé par le Japon. Ce pays, importateur vis –à-vis du Maroc, sert souvent de plate-forme pour la réexportation des produits vers d’autres pays comme la Corée du Sud lequel, petit importateur de conserves et de Sardines, a reçu du Japon 45% de ses importations. Une chose est sûre, pour que les produits marocains poussent jusque dans les marchés du Sud-Est asiatique, la simplification des procédures et la révision des accords tarifaires est nécessaire. Tout comme l’indispensable mise à niveau des unités de conserveries en perte de productivité actuellement.