Economie

Les dirigeants renoncent aux stock-options

Les hauts dirigeants de la Société Générale ont finalement renoncé complètement à recevoir leurs stock-options, accédant ainsi aux demandes pressantes du gouvernement français qui menace de légiférer sur le sujet, alors que la polémique bat son plein depuis mercredi. «Pour couper court aux polémiques actuelles, nous avons décidé de renoncer au bénéfice de l’attribution de ces stock-options et en avons informé le conseil d’administration», ont écrit les quatre principaux cadres dirigeants de la banque dans une lettre transmise à l’AFP dimanche et qui sera envoyée aux salariés lundi matin. Les dirigeants ont aussi concédé n’avoir «pas su expliquer les mécanismes intrinsèquement complexes» des stock-options.
L’annonce, mercredi, de l’attribution de stock-options à plusieurs dirigeants, dont 70.000 stock-options au président Daniel Bouton et 150.000 au directeur général Frédéric Oudéa, avait en effet déclenché une très vive polémique.
Sous la pression du gouvernement et des syndicats, les quatre dirigeants avaient accepté, vendredi, de ne pas «exercer» leurs stock-options, c’est-à-dire de ne pas les convertir en actions, tant que l’établissement continuerait à bénéficier de l’aide de l’Etat, qui lui a déjà prêté 1,7 milliard d’euros. Le plan de stock-options de l’établissement bancaire prévoyait qu’elles ne puissent pas être converties avant 2012.
Mais de nombreuses voix se sont élevées pour exiger l’abandon pur et simple de ces stock-options. Dimanche sur la radio Europe 1, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, n’a pas mâché ses mots et a exigé avec virulence que les dirigeants «renoncent à l’attribution» de ces stock-options et ne se contentent pas de renoncer à les convertir en actions, comme ils l’avaient fait dans un premier temps. «J’espère vivement que les dirigeants de la banque auront le sens des responsabilités pour aller plus loin. Et d’ajouter, sèchement, «il serait grand temps que la Société Générale rime un peu plus avec intérêt général».
Déjà, le président de la République, Nicolas Sarkozy, s’était étonné que «visiblement certains ont du mal à comprendre. Quand il y a un plan social, des aides publiques, les bonus, plans, stock-options, rémunérations annexes ne sont pas admissibles». De son côté, une intersyndicale de la Société Générale a menacé d’une «riposte du personnel si la direction maintenait ces décisions» tandis que plusieurs ministres fustigeaient l’octroi des stock-options.
Plus largement, Mme Lagarde a indiqué «s’interroger sur la pertinence des stock-options» tant en termes d’efficacité que de morale. Le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, interrogé dimanche sur Radio J, a jugé qu’il y a avait «un côté indécent» aux plans de stock-options.

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