Economie

Les finances britanniques détériorées, la livre souffre

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Celle-ci se rapproche de ses plus bas niveaux depuis le milieu des années 80, alors qu’elle valait plus de deux dollars en juillet dernier, elle se traitait à 1,3825 $ mercredi. Un repli sous 1,3682 $ la ramènerait au plus bas depuis un quart de siècle. Face à l’euro, elle s’échangeait au même moment à 93,75 pence après un plus bas de deux semaines à 94,18p. La devise britannique accuse ainsi le coup de la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Banque d’Angleterre, qui laisse entendre que la baisse des taux d’intérêt n’est pas terminée.
La BoE a déjà réduit le loyer de l’argent de 350 points de base depuis octobre pour ramener son taux de base à 1,5 %, son plus bas niveau historique. Cette perspective s’ajoute aux chiffres inquiétants des comptes de l’Etat publiés au même moment. Selon les statistiques officielles publiées mercredi, les besoins de financements du secteur public ont atteint 44,2 milliards de livres en décembre, un montant record. «Les finances publiques se dégradent rapidement sous le coup de la récession et le pire reste à venir en 2009», estime Hetal Mehta, économiste du cabinet de conseil Ernst & Young. La crise bancaire est la principale cause de l’envolée des besoins financiers de l’Etat: l’entrée de celui-ci au capital de Royal Bank of Scotland représente ainsi à lui seul la moitié du montant annoncé pour décembre. Et les 17 milliards de livres apportés au groupe Lloyds TSB pèseront lourd dans les statistiques de janvier. Les finances publiques vont aussi subir les effets de la dégradation de la situation économique, et notamment de la montée du chômage : le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés a bondi de 77.900 en décembre, son onzième mois de hausse, portant les effectifs du chômage à leur plus haut niveau depuis plus de huit ans. Sur l’exercice budgétaire en cours, qui s’achèvera fin avril, le gouvernement de Gordon Brown prévoit d’émettre au total pour 146 milliards de livres d’emprunts d’Etat et les prévisions pour l’année suivante seront sans doute revues à la hausse pour prendre en compte les besoins supplémentaires du secteur financier.
Les recettes fiscales, elles, ont chuté près de 7 % en décembre et les recettes de TVA de près de 20 % par rapport à décembre 2007, conséquence de la baisse du taux de TVA décidé début décembre pour soutenir la consommation.


• Marc Angrand (Reuters)

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